[N° 570] - Les besoins en ressources humaines pour des professionnels de la copropriété

par Paul TURENNE
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ENCADRE : Concierges et employés d’immeubles : stabilisation des effectifs après un fort déclin

Parmi les professions rencontrées en copropriété, celle d’employé d’immeuble occupe une place un peu particulière. «Le marché en lui-même est plutôt ambigu dans le sens où ce métier n’est pas forcément perçu en tant que tel, par les résidents d’un côté, et par les administrateurs de biens de l’autre», affirme Lionel Lopes, directeur général délégué d’ATPatrimoine, organisme de formation spécialisé dans la branche professionnelle des gardiens et employés d’immeuble. Par ailleurs, la profession est très hétérogène du fait de la disparité de niveaux rencontrée, avec du personnel parfois diplômé et parfois pas, ainsi qu’une maîtrise parfaite ou partielle de la langue française. Autant de situations qui peuvent rendre complexe les échanges entre le syndic et l’employé.

Autre caractéristique propre à ce métier : le flou sur l’identité de l’employeur. «Très souvent, les employés d’immeubles ne comprennent pas toujours qui les emploie. Il y a alors un amalgame entre le syndicat de copropriétaires qui est juridiquement reconnu en tant qu’employeur, et le syndic qui est l’employeur mandaté par le conseil syndical pour exercer la gestion complète de la copropriété.». Le salarié pense ainsi souvent que son patron est le syndic et que ce dernier ne l’entend pas quand il demande, par exemple, une augmentation. Or, la décision revient au syndicat de copropriétaires, d’où des malentendus qui peuvent être sources de tensions.

Après une période de 2007 à fin 2009, où le déclin de gardiens à temps plein, et encore plus à temps partiel, a été très important, leur nombre s’est à peu près stabilisé depuis l’an dernier. «Les syndicats des copropriétaires votaient d’une année sur l’autre la suppression des postes d’employés pour les remplacer par des prestations de sociétés de nettoyage», affirme Lionel Lopes. «Mais à l’heure du bilan bon nombre d’entre eux ont souvent tendance à réaffecter ces temps partiels supprimés uniquement sur la base de considérations financières.» En cause : une qualité de prestation la plupart du temps en baisse. «A nombre d’heures égales, une société de nettoyage revient plus cher qu’un employé. Il est donc logique qu’il y ait une dépréciation de la qualité de la prestation, au moment de la suppression du poste.»