Très demandés sur le marché de l’emploi de l’immobilier, les professionnels de la copropriété restent difficiles à recruter. En cause : un métier aux conditions d’exercice relativement difficiles et qui nécessite une formation solide, une remise à niveau constante et des compétences aussi bien juridiques et techniques que sociales.
Paul TURENNE
Voilà maintenant plus de dix ans que la tendance est lancée et elle ne cesse de se confirmer. Le recrutement de personnels spécialisé dans la gestion de copropriété reste difficile, en particulier pour les gestionnaires de biens. «Il faut bien voir que le métier en tant que tel est fatigant, voire épuisant, et ne jouit pas d’une grande reconnaissance, dans la mesure où il est impossible de satisfaire toutes les attentes», constate Antoine Labruyère, directeur de Labord-Consultants, cabinet de recrutement pour les métiers de l’immobilier. «D’autre part, les pratiques de certains groupes qui ont oublié qu’il s’agissait d’un métier de service et ont orienté leurs prestations vers une forme de financiarisation excessive, ont pu générer un effritement de l’offre en décourageant un certain nombre de candidats à exercer cette profession.» Ajoutez à cela un discours enseignant pas toujours très incitatif pour les étudiants dans l’immobilier, selon Antoine Labruyère, des rémunérations plus faibles que dans la transaction, un travail sur la durée, et vous obtenez un accroissement de la rareté des profils rendant le recrutement de personnels qualifiés relativement complexe.
«Le syndic est un métier qui n’effraie plus les jeunes aujourd’hui», tempère cependant Thierry Cheminant directeur pédagogique de la FNAIM et de l’Ecole Supérieure de l’Immobilier (ESI), qui propose des formations de Bac à Bac + 5, en formation initiale ou continue, courte ou longue. «Depuis la crise financière, beaucoup d’étudiants se dirigent plus facilement vers les métiers de syndics car l’appétence pour les métiers liés à la transaction n’est plus du tout la même qu’auparavant.» D’autant que les besoins sont également très importants du côté des bailleurs sociaux qui sont en recherche de compétences de bac+2 bac+5. «Au vu de l’importance du parc social, il est clair qu’il y a de nombreux débouchés de ce côté là.» Un constat partagé par un enseignant en BTS Professions immobilières dans l’académie de Paris : «La demande est très forte en syndic ou en gestion locative, car même en temps de crise, il faut bien continuer à gérer les immeubles.» Et si la gestion de biens reste un métier difficile et qui demande de l’engagement selon les professionnels qui le pratique ou l’enseigne, il est pourtant, à les croire, l’un des plus riches et complets du secteur. Car le meilleur moyen d’évoluer vers un poste de direction d’un centre de profit dans l’immobilier, passe souvent par la gestion de copropriétés, véritables micro-entreprises.
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