[N° 570] - Les besoins en ressources humaines pour des professionnels de la copropriété

par Paul TURENNE
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ENCADRE : Le point de vue de Jean-Paul Daveau, responsable pédagogique à l’ESPI (Ecole Supérieure des Professionnels de l’Immobilier) et professionnel de l’immobilier

«La formation doit se situer aujourd’hui à trois niveaux. Tout d’abord du point de vue comptable, avec la maîtrise d’un logiciel immobilier. A partir du moment où celui-ci est connu du gestionnaire qui rentre ses données financières conformément au plan comptable, la relation est parfaitement transparente. Une nécessité, surtout aujourd’hui, où le contrat de syndic doit être uniforme. Les copropriétaires seront ainsi à même de comparer les choses comparables et de voter un budget prévisionnel pour faire face aux dépenses courantes de maintenance, de fonctionnement et d’administration des parties communes et équipements communs de l’immeuble. (article 14-1 de la loi 1965)

Deuxième niveau : la connaissance de l’humain, et des gestions humaines, afin d’entretenir des relations privilégiées avec les copropriétaires et le conseil syndical. Le gestionnaire est l’interlocuteur privilégié du conseil syndical qui, lui même, doit être à l’écoute de tous les autres copropriétaires. Une compétence humaine indispensable, sachant qu’aujourd’hui, le service attendu est souvent exigeant, de qualité, mais qu’il n’est pas rémunéré à sa juste hauteur. Il faut être un caméléon des relations sociales pour pouvoir s’adapter à ses clients.

Le troisième aspect est celui de la gestion comptable, juridique, mais surtout technique, en particulier, au niveau des travaux. Il faut être à même d’expliquer un devis de ravalement, de peinture, de plomberie. Or, ces compétences ne sont pas données à tout le monde. Certains cabinets possèdent des services “travaux“, avec des professionnels disposant d’une formation technique, des maîtres d’oeuvre ou des économistes de la construction. Lorsque ces compétences sont intégrées, le syndic peut donc suivre les travaux, ce qui lui permet au passage de disposer d’une rémunération supplémentaire.

Il y a aussi une technique prospective d’avenir avec l’enjeu croissant que constitue le développement durable. Cela va coûter cher, il y a des audits d’immeuble à mettre en oeuvre, pour pouvoir expliquer et chiffrer, il faut donc avoir recours à une fonction technique. Et cela manque un peu dans les cabinets. Enfin, concernant l’entretien et les travaux quotidiens, on reproche souvent aux syndics, le manque de rapidité de leurs interventions ou leur mauvaise qualité. Il est donc important que les formations comportent à la fois un enseignement pratique et théorique.»