Le développement croissant de la fibre optique dans les copropriétés annonce une révolution technologique pour les particuliers. Le point sur les offres actuelles et à venir, sans oublier les dernières évolutions législatives concernant son installation dans les parties communes.
Paul TURENNE
« Ca y’est, la fibre c’est parti ! » Le secrétaire d'Etat chargé du Développement de l'Economie numérique, Eric Besson, a confirmé que le mouvement pour un déploiement rapide de la fibre optique dans l'hexagone était bien lancé. L'objectif du gouvernement est ambitieux : desservir quatre millions d’abonnés en très haut débit d’ici 2012. Pour l’heure, l'offre fibre reste encore réservée à une poignée de privilégiés. Selon les derniers chiffres, Orange compte seulement 14 200 abonnés sur Paris, l’Ile de France et dix villes françaises. Bien loin du million de clients raccordables sur lesquels tablait le groupe pour la fin de cette année! Free en revendique seulement
« un petit nombre », quant à SFR, il ne fournit plus de chiffres…
Seul Numéricable dont 40 % du réseau est déjà en fibre optique tire un peu son épingle du jeu avec 100 000 abonnés « puissance fibre » (de la fibre jusqu’au bas de l’immeuble relayé par un câble coaxial).
Principale raison de ce retard, un cadre juridique flou et de nombreuses incertitudes techniques concernant les fibrages dans les copropriétés. Les conseils syndicaux de copropriétés sollicitées par des opérateurs qui souhaitaient installer un réseau de fibre optique étaient bien souvent tentés de freiner des quatre fers, en l’absence de garanties.
Plus de monopoles locaux dans les copropriétés
Depuis cet été, la situation a bien changé avec le vote du volet numérique de la Loi de Modernisation de l’Economie (Cf. encadré) qui impose la mutualisation des réseaux de fibres à tous les opérateurs. En effet, rien n'obligeait jusqu'alors un opérateur qui avait fibré une copropriété à partager ses fourreaux de câbles. Les copropriétaires pouvaient ainsi être liés à un opérateur sans pouvoir bénéficier d’une offre concurrente. Des situations potentielles de monopoles locaux particulièrement gênantes pour Edouard Barreiro, chargé de mission nouvelles technologies à l’UFC-Que choisir :
« Avant, chaque fois qu’un opérateur demandait à fibrer, nous avions systématiquement des appels de personnes inquiètes. Maintenant, le cadre législatif rassure. »
Ainsi, même si aujourd’hui un opérateur tire un réseau qui n’est pas tout de suite mutualisable, son concurrent pourra interpeller l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP). En s’appuyant sur la LME, le « gendarme des Télécom » pourra sanctionner l’opérateur en faute et l’obliger à ouvrir son accès au réseau fibré de l’immeuble.
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