Vigik®, le passe électronique
Copié et recopié, le fameux passe T25 des postiers est devenu totalement inopérant depuis de nombreuses années. Une simple serrure de ce type équivaut donc quasiment à laisser la porte d’accès grande ouverte. De par leur nature, les claviers codés offrent, quant à eux, une protection qui, si elle a le mérite d’exister, n’en demeure pas moins limitée. A fortiori, si les codes ne sont pas changés très régulièrement ou que le clavier laisse apparaître des traces de doigts permettant à un intrus de retrouver le code en essayant de multiples combinaisons. L’interphone, bien que nécessitant un contact vocal, offre lui aussi un filtrage peu fiable, bon nombre de résidents déclenchant l’ouverture de la porte, faute de pouvoir vérifier la véritable identité de la personne désireuse d’entrer.
Dès lors, comment autoriser l’accès d’un immeuble aux personnes autorisées, y compris aux professionnels, tout en le restreignant aux autres ? Tel est l’enjeu du système Vigik®. Initialement développé par La Poste pour son propre usage, ce petit badge électronique sans contact s’est très vite répandu. Livraisons, relevés de compteurs, installations, entretiens, ou bien encore réparations d’équipements divers… Nombreux, en effet, sont les prestataires de services soucieux de ne pas rester bloqués à l’extérieur de copropriétés équipées. D’autant que depuis le 1er janvier 2011, date de la libéralisation totale du marché de la distribution du courrier, tous les distributeurs postaux et porteurs de presse doivent bénéficier des mêmes facilités d’accès aux boîtes aux lettres (art. L. 5-10 du Code des postes et des communications électroniques). De fait, l’ensemble des opérateurs agréés par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) peut disposer de ces badges. Ces derniers vont être lus par des lecteurs spécifiques qui vont déclencher l’ouverture de la porte en cas de reconnaissance. Fonctionnant de manière continue pour les résidents, les badges peuvent en revanche être activés pour une courte durée, de quelques heures à quelques jours, ainsi que sur des plages horaires précises pour les prestataires de services. Le tout via un dispositif de chargement basé sur un système de chiffrage à clé privée, qui permet notamment d’éviter tout risque en cas de perte ou de vol, celui-ci pouvant être désactivé à tout moment. Autre avantage : la centrale qui gère les accès peut éventuellement constituer un historique. Il devient ainsi possible de savoir si tel prestataire est bien passé et à quelle heure.
Pour aller plus loin
• Un système vidéo reste très dissuasif par rapport à un système vocal et, a fortiori, à un clavier codé.
• Un système de contrôle d’accès ne pourra être réellement efficace que si les résidents sont sensibilisés et n’ouvrent pas à toute personne en faisant la demande.
• Pour un filtrage optimal, un immeuble doit comporter un premier système de contrôle d’accès, avec un sas où seront situées les boîtes aux lettres, puis un second accès pour les résidents avec un portier interphone ou vidéophone.
• Tout filtrage des entrées doit tenir compte de la réglementation vis-à-vis des issues de secours et des procédures prévues d’évacuation de l’immeuble. Lire également la recommandation N°25 de la Commission relative à la copropriété (cf. le site, bouton «Textes et lois»).
[N° 587] - Contrôle d’accès : Faire le bon choix - Vigik®, le passe électronique
- par Paul TURENNE
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