[N° 573] - L’isolation thermique des façades : règlementations et solutions techniques - De l’importance des vitrages

par Paul TURENNE
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De l’importance des vitrages

Toutefois s’atteler à isoler les parois opaques, sans tenir compte des menuiseries extérieurs est un non sens. En effet, indépendamment de toute considération de confort, les fenêtres sont une zone de faiblesse pour l’isolation thermique. Car même un triple vitrage présente une résistance thermique quatre fois moindre, dans le meilleur des cas, à un mur isolé. En revanche, les fenêtres permettent de maximiser l’apport solaire et ainsi de réchauffer l’appartement. Voilà pourquoi, dans le neuf, les constructeurs mettent un maximum d’ouvertures au sud et le moins possible, voire pas du tout, au nord. Dans l’ancien, il n’est pas rare d’avoir de nombreuses fenêtres mal orientées. D’où l’importance de limiter les déperditions. Si le triple vitrage représente le nec plus ultra en terme de performances, il reste encore cher et ne présente que peu d’intérêt en rénovation. Le mieux reste d’opter pour du double vitrage à lame d’argon à faible émissivité. La lame d’argon (gaz inerte) situé entre les deux vitres limite ainsi les pertes par conduction, tandis qu’une fine couche métallique invisible du côté intérieur du vitrage réfléchit au maximum des rayonnements infrarouge vers l’intérieur. Au niveau du matériau utilisé pour le cadre, trois possibilités s’offrent aux copropriétaires désireux de remplacer leurs fenêtres vieillissantes : le bois, le PVC et l’aluminium. Si les menuiseries en bois et en PVC possèdent de bonnes performances thermiques, les cadres en aluminium conduisent beaucoup plus la chaleur et sont donc déconseillés. La meilleure solution d’un point de vue écologique reste sans doute les menuiseries ”mixtes” en bois recouvertes d’un habillage en aluminium. Elles disposent ainsi de l’intérêt thermique du bois avec un entretien limitée, l’aluminium étant très peu sensible aux intempéries. Leur inconvénient reste toutefois leur prix souvent élevé.
Avant de procéder à tout changement, les copropriétaires doivent se poser plusieurs questions, à commencer bien sûr par l’état du châssis et du vitrage des menuiseries en place. Ainsi, si les fenêtres disposent déjà d’un double vitrage, même moins performants que les technologies actuelles, et que le châssis est relativement bien conservé, il peut être judicieux de reporter un remplacement ou de procéder à un simple ”rafraichissement”. En revanche, pour des ouvrages plus anciens, surtout s’ils sont en bois, les heures de main d’œuvre nécessaires (décapage, ponçage, remise en peinture) seront bien souvent trop importantes pour être rentable. Le mieux sera alors de tout changer.
La partie fixe de l’ancienne menuiserie, le dormant, peut également être laissé en place mais recouvert par une nouvelle fenêtre, dite de rénovation. Cette solution rapide peut constituer un bon compromis en supprimant tout raccord de maçonnerie. Elle présente néanmoins l’inconvénient de réduire le clair de jour, du fait des montants plus épais, a fortiori pour des ouvertures de petites dimensions.
Il convient également de choisir le facteur solaire des ouvrants en fonction de la présence ou non de systèmes d’occultation et du climat. Pour rappel, le facteur solaire caractérise la capacité d’une fenêtre à transmettre les apports solaires gratuits en chaleur à l’intérieur d’une habitation. Si ces apports sont très bénéfiques en hiver, ils peuvent en revanche provoquer des surchauffes en été. Dans les zones les plus froides, on cherchera ainsi le meilleur facteur solaire possible, contrairement à celles situées dans le sud de la France, surtout lorsqu’aucun système d’occultation extérieur n’est prévu. A noter, de très nombreux constructeurs proposent des ”blocs-baies” intégrant en un seul élément la menuiserie, un volet roulant, son coffre et sa motorisation. ●


Paul TURENNE

Source : RT 2012 et RT Existant / Eyrolles Environnement