Seconde peau respirante
Une bonne isolation par l’extérieur passe cependant par une solide connaissance du bâti, faute de quoi le remède risque d’être pire que le mal. Toute intervention peut, en effet, venir perturber l’équilibre hygrothermique des parois, surtout dans les immeubles construits avant 1945, souvent constitués de matériaux laissant circuler l’humidité. Tout en isolant, il convient alors de conserver, autant que faire se peut, le caractère perspirant de la paroi. En clair, ”laisser respirer” les murs plutôt que d’y bloquer l’humidité. Il faut donc choisir de préférence des matériaux isolants hydrorégulateurs, le plus souvent naturels, comme la laine de bois, le chanvre ou le lin, qui absorbent une partie de la vapeur d’eau migrant dans le mur, et éviter le polystyrène qui ne la laisse pas passer. Ces contraintes ne s’appliquent toutefois pas aux immeubles fabriqués en béton ou en parpaings, sachant que chaque construction présente ses propres caractéristiques et qu’une multitude de solutions restent possibles.
Photo : Isolation thermique par l’extérieur en cellulose de ouate - Crédit Habitat 76
Les enduits minces sur isolant, particulièrement répandus, présentent un bon rapport qualité/prix et offrent une grande souplesse dans la finition. Les formulations des enduits ayant beaucoup évolué, avec notamment des textures plus fines, ils s’encrassent bien moins vite et vieillissent donc mieux qu’auparavant. Cela se vérifie d’autant plus lorsque des enduits hydrauliques sont utilisés en finition car ces derniers résistent mieux à la pollution atmosphérique en ville. Les enduits à la chaux sont, eux, particulièrement efficaces pour la rénovation de bâtiments anciens. La chaux est en effet imperméable à la vapeur d’eau qu’elle absorbe, puis rejette rapidement, ce qui permet d’éliminer l’humidité des murs. Cette matière, qui s’adapte aux évolutions du bâtiment, possède également des qualités esthétiques et offre une grande souplesse dans le choix des pigments naturels et des finitions, qu’elles soient écrasée, rustique, talochée ou bien encore grattée.
Les systèmes de fixation par rails ou profilés permettent de fixer dans le temps l’isolant indépendamment de l’état du mur support. Bois, fibres-ciment, résines thermodurcissables, terre cuite… Les solutions disponibles sur le marché sont aujourd’hui conçues pour être posées rapidement et facilement, sous réserve que la façade ne comporte pas de pierres de taille ou de motifs rendant plus complexes une isolation par l’extérieur. Des revêtements en pierre mince associées par collage à un isolant thermique, peuvent également changer radicalement l’allure d’un immeuble, mais le coût reste important.
Photo : Isolation par l’extérieur : coupe - Crédit Saint-Gobain