[N° 573] - L’isolation thermique des façades : règlementations et solutions techniques - Avantages multiples

par Paul TURENNE
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Avantages multiples

Bien qu’onéreuse, l’isolation par l’extérieur des parois opaques reste un incontournable pour une rénovation réussie. En effet, l’isolation par l’intérieur présente plusieurs défauts majeurs. A commencer par le problème des ponts thermiques qui n’est alors pas réglé. Pour rappel, un pont thermique est une zone linéaire qui, dans l’enveloppe d’un bâtiment, présente une diminution de la résistance thermique. Ce phénomène, observé le plus souvent à la jonction du mur extérieur et d’un plancher ou d’une terrasse, entraîne une déperdition thermique loin d’être négligeable. Ainsi, pour un mètre linéaire de pont thermique non traité, la consommation annuelle d’énergie sera d’environ 10 kWh, soit 10 litres de fuel ou encore 5 Kg de rejet de gaz carbonique. Des chiffres qui prennent toute leur signification lorsque l’on sait qu’un bâtiment de cinq étages isolé par l’intérieur compte environ 700 mètres linéaires de ponts thermiques. Soit une consommation annuelle de 7 000 litres de fuel et le rejet de 3,5 tonnes de C02 !
Tout l’enjeu consiste à profiter de l’inertie thermique naturelle que possèdent les murs, particulièrement ceux en béton banché, pour stocker ou restituer de la chaleur en fonction des besoins. Or, l’isolation par l’extérieur permet justement de profiter de cette inertie en laissant les murs échanger des calories avec la pièce intérieure, ce qui est impossible dans le cas d’une isolation par l’intérieur où l’isolant fait écran. De quoi supprimer l’effet «mur chaud» en été et l’effet «paroi froide» en hiver, en évitant les pertes de chaleur à travers les murs, ce qui contribue à diminuer la facture de chauffage. D’autre part, cela évite les gênes liés aux travaux intérieurs et présente l’intérêt de ne pas réduire la surface habitable.
Un bâtiment bien isolé par l’extérieur permet, en outre, de limiter les variations de températures dans le bâti même. La structure bouge donc moins, les mouvements de dilatation sont atténués et, de fait, les risques de fissuration sont moindres. Dans le même ordre d’idée, comme les murs restent chauds en hiver, les risques de condensation sont réduits dans la paroi, évitant ainsi la corrosion des fers présents dans le béton et une dégradation accélérée de l’immeuble.

Photo : Isolation thermique par l’extérieur en polystyrène. Crédit Ecotherm