Choix de l'énergie
Les différentes sources d’énergie pour produire de la chaleur - principalement électricité, fioul, gaz naturel, bois - dépendent du choix du type de chauffage effectué lors de la construction de l’immeuble en copropriété. La date de construction est ainsi un paramètre significatif. Moins courante, la pompe à chaleur (PAC) convient pourtant à un immeuble. La chaleur qu’elle produit est renouvelable, car l’énergie est puisée dans l’air ou dans les sols, et économique car l’installation ne nécessite que peu d’électricité si elle est correctement dimensionnée aux besoins d’un bâtiment bien isolé. Selon le CEREN, on en dénombre 91 000 en 2020 dans les appartements utilisés à titre de résidence principale. La filière tente de développer cette alternative grâce à la géothermie pour des installations collectives. Cependant, les contraintes techniques et d’urbanisme liées à la PAC sont nombreuses.
Le chauffage collectif électrique, très prisé des Français, s’effectue par des sols et/ou des plafonds chauffants, installés dans chaque logement, et est complété, le cas échéant, par des radiateurs électriques. L’installation est assez simple et ne nécessite pas d’espace de stockage pour l’énergie. Pourtant cette énergie est la plus chère. Le marché est en constante augmentation, la demande est à la hausse et les infrastructures de production sont vieillissantes. De plus, elle se stocke mal et nécessite des logements avec une bonne isolation thermique.
Le gaz naturel est très utilisé en copropriété, 70 % du chauffage collectif se fait au gaz. Ses avantages portent sur la sensation de confort et la performance énergétique. Le raccordement au gaz de ville est simple et l’Etat propose des aides financières lors de l’installation d’une chaudière à gaz performante dans le cadre d’un projet de rénovation thermique. Toutefois, la solution demande un entretien régulier rigoureux des installations et des coûts subséquents de maintenance. Cette source de chauffage présente deux inconvénients liés, d’une part à la fluctuation de son prix sur le marché et, d’autre part, aux exigences de la réglementation thermique 2020 (RT2020) en matière d’émissions de CO2. Ainsi se chauffer au gaz devient-il interdit en 2025 dans l’habitat collectif neuf.
Malgré un vrai confort thermique et une bonne performance, le fioul est de moins en moins utilisé dans les systèmes de chauffage. En cause, la pollution et le coût élevé pour l’entretien de la chaudière et l’achat du carburant. Il est même interdit depuis le 1er juillet 2022 dans les bâtiments neufs.
Dans certaines copropriétés, le combustible bois peut remplacer un chauffage central au fioul. Son prix est intéressant et stable. Il s’agit de plus d’une ressource renouvelable, locale avec une filière française en plein essor, et écologique. Peu répandu en copropriété, le chauffage collectif au bois est mieux adapté aux petites copropriétés (puissance < 200 kW). Une installation mixte, avec une chaudière bois et une chaudière au gaz par exemple, est envisageable. La solution oblige à prévoir un stockage et à bien gérer l’approvisionnement. Le bois doit être de bonne qualité pour éviter l’encrassement du système de chauffe, et maintenir la vitesse de combustion et les émissions de CO2 à un niveau raisonnable.
Le réseau de chaleur urbain ou chauffage urbain se développe dans les métropoles et les territoires à forte densité de population et peut contribuer à alléger les charges de copropriété. Il reste minoritaire dans les territoires moins denses en raison du coût élevé de raccordement. C’est une chaufferie centrale qui produit de la chaleur, la plupart du temps sous la forme d’un fluide caloporteur tel que l’eau, redistribuée à des sous-stations installées au sein des bâtiments reliées au réseau souterrain de canalisations. Le réseau peut user d’un mix énergétique entre fossiles (gaz…) ou renouvelables (géothermie, chaleur de récupération…). Il doit, cependant, recourir à au moins 50 % d’énergie renouvelable pour bénéficier du taux réduit de TVA de 5,5 %. La copropriété raccordée à un tel réseau a une faible marge de manœuvre sur les négociations de prix, le coût du MWh étant non négociable car fixé dans le cadre d’appels d’offres menés par la collectivité. Des aides à la copropriété existent pour financer les travaux de raccordement à un réseau de chaleur urbain.
L’absence de chaudière et de stockage dans la copropriété rend intéressant un tel raccordement.