Copropriété : Naviguer dans la nébuleuse des assurances - Comment comparer utilement deux MRI ?

par Sophie Michelin-Mazeraux, Journaliste juridique
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Comment comparer utilement deux MRI ?

L’étude des arcanes d’une MRI constitue un exercice initiatique pour nombre de syndics, bien qu’une directive européenne impose, depuis 2018, à tout distributeur, l’obligation de fournir à son futur client un document d’information précontractuel sur le produit d’assurance commercialisé. «Il s’agit d’une fiche standardisée comportant, un rappel des principales garanties, options et exclusions devant faciliter la compréhension et la comparaison du contrat envisagé», commente Mme Noury. Pour François-Emmanuel Borrel, «le meilleur contrat est celui qui ne réserve pas de mauvaises surprises lors d’un sinistre». 

Or, pour éviter les déconvenues, tout se joue en amont, le plus souvent avec l’aide d’un courtier spécialisé dans ce type d’assurances dont le rôle est d’aider la copropriété à identifier ses besoins et rien que ses besoins, pour obtenir le contrat idoine, après avoir mis en concurrence l’ensemble des porteurs de risque de la place. Le tarif de l’assurance est loin d’être le seul critère à prendre en considération. Que vaut, en effet, une prime “low-cost” au regard de couvertures insuffisantes.  

Et c’est là qu’entrent en jeu les intercalaires, ces dispositions particulières destinées à améliorer les garanties de base du contrat d’assurance de l’immeuble généralement packagé. «Négociés en amont, et parfois âprement, entre un courtier et un assureur, les intercalaires doivent apporter des garanties supplémentaires ciblées. Il peut s’agit par exemple, d’une extension de garantie dite «frais de recherches de fuite» aux frais de chemisage des colonnes en cas de dégât des eaux, ou une assurance perte de loyers sur trois ans au lieu des deux ans habituels, ou encore de plafonds de garantie plus importants et des franchises limitées dans leur montant», détaille Muriel Marchesini.  

Chaque copropriété doit trouver le bon équilibre en discutant avec son courtier, dont le rôle ne se limite pas à établir le profil de la copropriété, à vérifier son niveau de risque dont le calcul de la superficie de l’immeuble, et à négocier les meilleurs contrats en se plongeant dans le détail des garanties. 

Enfin, son rôle s’étend également à la gestion des sinistres puisqu’une fois le contrat souscrit, le courtier reste le représentant de l’assuré. «Nous avons négocié des protocoles de gestion, hors risque RC [responsabilité civile] et catastrophes naturelles, nous permettant d’instruire les sinistres, de désigner des experts référencés par les compagnies, et d’intervenir en indemnisation jusqu’à un montant de 30 000 euros», ajoute Mme Marchesini.


Montant moyen d’une prime MRI. 

Les tarifs d’une MRI varient selon plusieurs critères, dont celui de la localisation géographique.
Les différences d’un territoire à l’autre peuvent être significatives.
Ainsi, d’après les chiffres d’un courtier situé sur plusieurs pôles régionaux, le montant moyen d’une prime annuelle en MRI est de 5 200 euros à Paris qui comprend plutôt des copropriétés de standing, de 4 500 euros à Cannes-Nice où les risques naturels sont relativement fréquents et de 2 100 euros 
à Marseille.