[N°622] - Gestion de cabinets de syndics : Polyvalence de rigueur - La médiation n’est pas enseignée

par Julie HAINAUT
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La médiation n’est pas enseignée

«Chaque journée est différente. Notre quotidien consiste à hiérarchiser les urgences. Gérer les mails, répondre au téléphone… C’est un feu roulant toute la journée» précise Sylvain Jutteau. «Le syndic répond à toutes les problématiques du quotidien d’une copropriété. Il doit être très robuste comptablement, juridiquement, techniquement» affirme Renaud Franchet. Une fuite d’eau, un incendie, un ascenseur en panne… Le syndic de copropriété se doit de réagir vite. Cela n’empêche pas les tensions, ce qui fait que ce métier est «mal perçu» affirme la plupart des syndics de copropriété. «Les copropriétaires ont parfois le sentiment que le syndic de copropriété ne fait rien, mais il lui arrive d’être aussi désarmé que le copropriétaire, notamment en cas de nuisances du voisinage. Il n’y a pas pire que l’incivisme dans une copropriété ; cela pollue la vie de toute le monde, et le syndic de copropriété a très peu de moyens de police, contrairement aux idées reçues» note Renaud Franchet.

Passifs, injoignables, trop cher… Telles sont les reproches adressés généralement par les copropriétaires à leur syndic. «Le métier de syndic est le métier de la médiation par excellence. Il faut jongler avec les intérêts contradictoires les copropriétaires eux-mêmes, entre les copropriétaires et les fournisseurs, et entre les copropriétaires et le syndic. Ce dernier volet est une anomalie qui ne devrait pas exister. Cette problématique, qui donne un caractère contesté du métier, n’a pas encore trouvé sa solution. Notre métier requiert plusieurs compétences : comptables, juridiques, techniques et le relationnel client. Les trois premières sont acquises. La quatrième l’est bien moins. Il est difficile de rassembler ces quatre compétences. La médiation n’est pas enseignée. Il manque véritablement une école, en France, qui formerait à tous les métiers de la copropriété, aux quatre volets précités» indique Sylvain Jutteau.