Projet 6.- Les centres-villes reconstruits
À partir du terrain des copropriétés inscrites dans le tissu des villes de la Reconstruction qui composent les centres de différentes villes, cette recherche s’intéresse aux copropriétés comme «objet urbain». Diverses caractéristiques du patrimoine des centres-villes de St Nazaire, Brest et Lorient constituent un terrain de choix pour développer de nouvelles perspectives de recherche en entrant «par les copropriétés».
Ces territoires sont composés d’ensembles d’habitat collectif d’échelle petite à moyenne qui offrent des qualités reconnues par leurs habitants, en contrepied d’une mauvaise presse auprès du grand public. Il faut toutefois savoir conjuguer les caractéristiques techniques de ce patrimoine avec leur caractère souvent autogéré (syndics bénévoles ou absence de syndic). Sans être des copropriétés en difficulté, et loin de la situation des grandes copropriétés dégradées, ces immeubles sont aujourd’hui confrontés à leur vieillissement technique qui nécessite la conduite de travaux et la mobilisation des instances de la copropriété.
En outre, ce parc, composant les espaces de centralités de villes moyennes, est porteur d’importants enjeux urbanistiques de valorisation, positionnant les copropriétaires comme des partenaires potentiels des autorités locales. Les politiques de «régénération» des centralités mises en œuvre par différentes villes constituent une forme de répertoire d'actions riche des différentes expérimentations locales qu’il reste à investiguer pour porter un éclairage sur des politiques discrètes qui passent par le soutien et l’accompagnement des copropriétaires.
En recourant aux méthodes d’enquêtes socio-anthropologiques et en tentant une traversée des échelles spatiales du domestique à l’urbain, ce projet entend apporter des connaissances utiles sur les copropriétés qui restent à saisir comme «objet urbain». Il est structuré en deux axes.
Considérant qu’elles composent les centralités de villes moyennes, les copropriétés sont porteuses d’enjeux qui dépassent la seule satisfaction de leurs habitants. Dès lors, il convient d’explorer une action urbaine qui, d’une part, démultiplie ses modalités d’actions (aides de droits communs, appels à projets, ateliers ANAH, subventions exceptionnelles, conventionnement) et, d’autre part, prend une tournure collaborative actée par l’apparition d’un nouveau vocabulaire (café-copro, forum des copropriétés, thermo-copro, appel à projets), et de comprendre quelles sont les épreuves auxquelles sont confrontées les actions d’aide ou de soutien aux copropriétaires.
Cette phase se déroule avec des entretiens d’acteurs de ces politiques urbaines.
Enfin, la conduite d’entretiens auprès d’habitants des copropriétés et de copropriétaires sera l’occasion de mener des observations des lieux, et de révéler les logiques résidentielles et patrimoniales à l’œuvre.
Le jury a distingué ce projet par sa capacité à interroger le lien entre ville et copropriété.
D’une durée de trente mois, le projet est porté par Elise Roy de l’ENSA Nantes, Université de Bretagne occidentale, Université de Nantes.