Projet 1.- Les mutations contemporaines du métier de syndic
Ce projet de recherche est consacré aux acteurs pivots des copropriétés que sont les syndics. L’activité de syndic et ceux qui l’exercent ont fait, jusqu’à présent, l’objet de peu d’attention de la part de la recherche sociologique et des décideurs publics. Leur analyse apparaît nécessaire pour mieux saisir comment les objectifs de transition énergétique - et plus largement les enjeux d’amélioration de la gestion et de la gouvernance des copropriétés - peuvent s’articuler avec les pratiques réelles, les intérêts et les représentations que les syndics ont de leur posture et de leur rôle.
Cette analyse sera abordée de deux points de vue : celui du «métier» et celui de la «profession». Ces deux termes permettent de distinguer deux champs d’analyse qui interagissent l’un avec l’autre. Le terme de «métier» désigne l’ensemble des pratiques, des normes et des valeurs qui caractérisent l’activité de syndic ; le terme de «profession» s’intéresse au groupe professionnel des syndics, à la manière dont il a émergé en tant que groupe et s’est fait reconnaître comme tel par les groupes professionnels voisins, par ses clients et par les pouvoirs publics.
L’ambition est d’explorer un champ d’activité dans sa complexité et dans sa diversité, sa structuration historique et ses tendances récentes, son organisation collective et ses valeurs, pour mieux en saisir l’ensemble des pratiques et des enjeux actuels.
A ce stade préliminaire, le projet identifie cinq tendances qui questionnent actuellement le métier et la profession de syndic :
- une organisation collective mouvante de la profession ;
- la démocratisation de la propriété et la diversification de la clientèle ;
- la financiarisation des acteurs immobiliers et la concentration dans de grands groupes ;
- le tournant numérique de la profession, entre concurrence des acteurs de la PropTech [startups utilisant la technologie au service de l’immobilier et de la construction, ndlr] et digitalisation des outils ;
- la transition environnementale et la rénovation énergétique.
Double objectif :
• identifier à partir des pratiques des syndics les leviers possibles de l’action publique à l’échelle des copropriétés ;
• envisager les reconfigurations possibles de la profession au sein d’un écosystème et d’un marché en pleine mutation.
Trois phases :
- une enquête à l’échelle nationale basée sur des entretiens et une analyse documentaire de six mois ;
- une enquête à l’échelle de la région francilienne basée sur une typologie statistique et territoriale de trois mois ;
- une enquête de terrain auprès de syndics franciliens de neuf mois.
L’équipe de recherche a choisi de concentrer son enquête sur la région Ile-de-France. Ce choix lié à l’origine géographique du porteur de projet à savoir l’Institut Paris Région (agence d’urbanisme de l’Ile-de-France) se justifie par l’importance du marché de la région Ile-de-France pour l’activité des gestionnaires, ainsi que par la diversité des formes urbaines et des caractéristiques socio-économiques.
Ce projet d’une durée de dix-huit mois est porté par des sociologues, Anne-Claire Davy et Franziska Barnhusen de l’Institut Paris Région et Gaëtan Brisepierre, Sylvaine le Garrec et Claire Juilliard, sociologues indépendants.