[N° 555] - Qualité de l’air intérieur : un enjeu trop souvent négligé - Diverses technologies

par Paul TURENNE
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Diverses technologies

Dans les bâtiments construits avant 1969, le renouvellement de l’air intérieur est assuré par des grilles de ventilation, l’ouverture des fenêtres, ainsi que par les défauts d’étanchéité de l’enveloppe.
Au delà de cette date, les immeubles bénéficient, soit, d’une installation de ventilation naturelle, soit, d’une ventilation mécanique contrôlée pour les habitations les plus récentes. A noter que des grilles acoustiques permettent d’atténuer le bruit extérieur pouvant pénétrer par les entrées d’air.
La ventilation naturelle implique de laisser l’air du logement se renouveler de lui-même sans aide mécanique. Mais ce type de ventilation rudimentaire reste difficile à réguler et ne permet pas de contrôler le débit d’air renouvelé, donc sa qualité. Il est également à l’origine de déperditions de chaleur importantes et de nuisances dues au bruit extérieur. Qui plus est, il devient totalement inadapté dans les logements rénovés alors plus étanches à l’air, comme par exemple en cas de changement des menuiseries.
Dans les immeubles, cette ventilation peut être améliorée par des conduits d’évacuation à tirage naturel. La circulation de l’air est induite par le tirage thermique, dû aux différences de températures entre l’intérieur et l’extérieur, et les pressions du vent sur l’enveloppe du bâtiment, notamment au débouché de conduit en toiture. Les conduits d’évacuation en question peuvent être soit individuels et ne desservir qu’une pièce de service (conduits shunt),  soit collectifs et desservir plusieurs pièces (cf. schéma 1). Idéalement, chaque pièce de service du logement doit posséder une sortie d’air raccordée à un conduit d’évacuation, et chaque pièce principale être équipée d’un orifice d’entrée d’air neuf. Dans les logements les moins anciens, celui-ci sera de type autoréglable, c’est-à-dire, avec un ajustement de la section de passage de l’air en fonction du vent.

 Schéma 1 : « ventilation avec conduits shunt » Crédit : OQAI

 

Dès lors qu’un dispositif mécanique vient s’ajouter au dispositif d’aération basique, on parle de ventilation mécanique par extraction d’air, ou VMC simple flux par extraction. Là encore, les entrées d’air neuf sont situées dans les pièces principales, les pièces de service accueillant des bouches de sortie d’air vicié reliées à un ventilateur (cf. schéma 2) . Avec un système autoréglable, la VMC fonctionne avec un débit constant quel que soit l’occupation des locaux. Plus efficace que la ventilation naturelle, il entraîne toutefois une surconsommation d’énergie, car il lui faut fonctionner en permanence pour être utile. A contrario, dans le cas d’un système hygroréglable, les bouches d’extraction placées dans les pièces humides s’ajustent au taux d’humidité de la pièce (VMC Hygro A), ce qui permet de réguler le débit d’air en fonction des besoins. Si les entrées d’air sont aussi hygroréglables, il s’agit d’une VMC Hygro B. Le surcoût, qui reste raisonnable, peut être rentabilisé en quelques années grâce aux économies d’électricité réalisées.

Schéma 2 : « VMC simple flux en habitat collectif » Crédit : aldes

 

Enfin, la ventilation de loin la plus efficace reste la VMC double flux à récupération de chaleur.
L’air extrait est alors utilisé pour préchauffer l’air neuf introduit dans le logement (cf. schéma 3). Un échangeur thermique permet de récupérer jusqu’à 80 % de la chaleur de l’air rejeté. Deux réseaux distincts, l’un pour l’extraction et l’autre pour l’arrivée d’air neuf sont toutefois nécessaires, ce qui réserve ce système aux logements les plus récents. Enfin, le prix d’un tel équipement reste encore élevé à l’heure actuelle, ce qui freine sa généralisation.

Schéma 3 : «VMC double flux à récupération de chaleur en habitat collectif» Crédit : aldes