Cocktail de polluants intérieurs
Afin de mieux répertorier les divers polluants et sources présents en intérieur, puis de déterminer leur impact sur la santé, plusieurs dizaines d’experts (médecins, chimistes, biologistes ou bien encore physiciens du bâtiment) ont mutualisé leurs compétences dans le cadre du projet européen EnVIE.
Ce travail encyclopédique a permis de mettre en évidence le taux de morbidité particulièrement élevé de l’air extérieur pollué, suivi de l’humidité et des moisissures, susceptibles de créer des risques de maladies respiratoires. Autres sources à surveiller : les appareils à combustion qui produisent des oxydes d’azote et de carbone. Sans oublier, bien sûr, la fumée de tabac, non prise en compte dans ce classement, mais qui constitue un problème majeur à elle seule, du fait des innombrables polluants et cancérigènes qu’elle contient. Au vu de ces résultats, il apparaît donc que les moyens d’action ne doivent pas se focaliser sur les émissions de substances chimiques à la source, mais passer également par une meilleure gestion de l’humidité et une bonne ventilation de l’habitat.
S’il est facile d’intégrer ces données pour des bâtiments neufs par exemple, en jouant sur le rôle protecteur de l’enveloppe extérieure pour les particules fines, ou en installant d’origine une ventilation mécanique contrôlée (VMC) performante, en revanche, dans l’ancien, les solutions sont plus délicates à mettre en œuvre. Reste qu’avec une rénovation bien pensée et bien menée, les résultats seront au rendez-vous, sous réserve de ne pas négliger la maintenance. Car l’état des installations de VMC est bien souvent désastreux : mauvaise qualité de fabrication, ventilations mal installées et mal entretenues, voire obstruées par les habitants eux-mêmes... Les performances d’un grand nombre de systèmes restent encore médiocres.
(cf. encadré « Etat de la ventilation dans les logements français : peut mieux faire ! »)