Allergènes, formaldéhydes, monoxyde de carbone,particules fines... La qualité de l’air intérieur d’un logement mal ventilé peut parfois se révéler catastrophique pour ses occupants. Etat des lieux des solutions et gestes simples à mettre en oeuvre dès à présent.
Paul TURENNE
Les chiffres parlent d’eux-même : nous passons 80 à 90 % du temps en intérieur ! Dès lors, nul besoin d’être grand clerc pour saisir l’intérêt de disposer dans son logement d’un air plus sain qu’à l’extérieur.
Pourtant, c’est malheureusement bien souvent l’inverse qui se produit, faute d’un renouvellement d’air suffisant.
« Tout dépend en fait de ce que l’on mesure » précise Frédéric Taché, consultant au sein de l’activité chimie, matériaux et énergie de la société de conseil Alcimed. « Mais il est clair que le cocktail de polluants en intérieur est plus varié et que les concentrations peuvent atteindre des niveaux élevés dans certaines conditions. »
(cf. tableau « Descriptif et effets de quelques substances présentes dans l’air intérieur ») Odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau : les effets sur le confort et la santé se font alors sentir, pouvant aller jusqu’à l’aggravation ou le développement de pathologies comme des allergies respiratoires.
Preuve que le problème n’est désormais plus pris à la légère par les pouvoirs publics après des années de laisser-faire, un observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a vu le jour en 2001, dans le but de mieux connaître les origines et les dangers de la pollution intérieure. Sa principale mission reste toutefois de mettre au point des recommandations et de diffuser les bonnes pratiques pour améliorer la qualité de l’air au sein des bâtiments.
Un rôle de sensibilisation non négligeable, mais qui ne se suffit pas à lui-même, selon Vincent Pessey, responsable du pôle nanotechnologies de l’activité chimie, matériaux et énergie d’Alcimed : « S’il est nécessaire d’établir des messages de prévention simple, comme le fait l’OQAI, il faut en revanche éviter les conclusions simplistes. » Car de nombreuses variables interagissent entre-elles, complexifiant d’autant les mécanismes influant sur la qualité de l’air. Ainsi, le type de sources, la nature de polluants, la conception du bâtiment, les comportements humains, et enfin, les symptômes qui en résultent, rendent encore plus difficile l’évaluation et la hiérarchisation des risques.
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