Près de 6 ans après l’ouverture du marché de l’énergie pour les contrats collectifs de copropriétés et près de 3 ans pour les contrats individuels, le nombre de changements de fournisseurs reste modeste. Toutefois, l’évolution législative en matière de réversibilité pourrait bien changer la donne.
Paul TURENNE
Contrats en tarifs réglementés ou contrats en offres de marché ? Rappelons que les premiers sont proposés uniquement par les fournisseurs historiques sur leurs territoires respectifs, avec des tarifs fixés par l’Etat. Quant aux seconds, ils sont conçus soit par les fournisseurs historiques, soit par les fournisseurs alternatifs qui en déterminent librement les prix. Mais si tous les consommateurs ont la possibilité de souscrire au choix à l’un de ces deux types d’offre depuis le 1er juillet 2007, force est de constater que pour une grande majorité de copropriétaires, l’ouverture du marché de l’énergie n’a pas généré de changements particuliers. Et pour cause : les Français font preuve d’une prudence accrue vis-à-vis des offres de marché et préfèrent conserver leurs fournisseurs de gaz ou d’électricité. La sixième édition du baromètre réalisé par l’IFOP* pour le compte de la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR) confirme d’ailleurs cette tendance : 95 % des Français interrogés ne souhaitent pas changer de fournisseur ! Une prudence due en grande partie à la crainte de ne plus pouvoir revenir au tarif réglementé après être passé en offre de marché... et sans doute à une importante méconnaissance du marché de l’énergie. Sans oublier le flou qui entoure les conditions de réversibilité. Car pour l’heure, le cadre législatif reste incertain dans ce domaine.
* Les Français et le nouveau paysage énergétique : sondage réalisé par téléphone du 11 au 12 mars 2010 sur un échantillon de 863 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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