Un exemple de montage financier dans une copropriété
A Vénissieux (69), des travaux particulièrement importants ont été engagés dans la copropriété «Grandes Terres des Vignes». Ce bâtiment de 300 logements datant de 1967 et d’une surface habitable de 23 550 m² était équipé d’un chauffage collectif défectueux et classé en étiquette E du diagnostic de performance énergétique. Par ailleurs, le bâti s’était vraiment dégradé à partir des années 90 avec la baisse des prix et l’arrivée de bailleurs et de propriétaires plus modestes. Les façades possédaient une très mauvaise isolation thermique avec des chutes de béton et une étanchéité à l’eau des joints très médiocre. Au niveau des fenêtres, celles-ci laissaient passer le froid et le bruit, l’épaisseur des vitrages n’était pas adaptée aux effets du vent. Sans compter les volets roulants durs à manœuvrer. Enfin, le revêtement des terrasses était très dégradé, avec une étanchéité très imparfaite et de l’eau stagnante.
De 2003 à 2005, le projet a commencé à être présenté aux copropriétaires et une réflexion en profondeur a été menée pour mieux cerner les priorités. Des partenaires publics (Etat, Région, Grand Lyon, Ville) ont dans le même temps validé la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde sur la copropriété.
De 2005 à 2010, le projet est passé dans sa phase active suite au démarrage du plan de sauvegarde. L’opérateur Pact Arim a alors été désigné pour animer le plan et accompagner le conseil syndical pendant au une durée minimale de 5 ans.
La grande majorité des copropriétaires étant d’origine modeste, des financements publics exceptionnels à hauteur de 80 % ont permis de vaincre les réticences de certains à engager des travaux très lourds d’un montant total de 7,5 millions d’euros TTC. Ont ainsi participé l’Anah, le Grand Lyon, la Ville de Vénissieux et la Région Rhône-Alpes. Pour les prêts travaux et l’avance de trésorerie, Procivis (ensemble des Sociétés Anonymes Coopératives d’Intérêt Collectif pour l’Accession à la Propriété, du groupe Crédit Immobilier de France) a été choisi. Ces financements initialement prévus pour être étalés sur 8 ans ont finalement pu être ramenés à deux ans après discussions.
Les baies vitrées existantes ont été remplacées par des menuiseries aluminium étanches à l’air et à isolation thermique renforcée < 1,8 W/m².K.
Une isolation thermique par l’extérieur a également été mise en place sur les façades et la toiture terrasse. Enfin, l’installation de chauffage a été entièrement rénovée et les habitants sensibilisés aux économies d’énergie.
Au final, la consommation devrait être ramenée, dès la fin des travaux prévue pour 2013, de 240 kWh/m²/an à 122 kWh/m²/an, sans compter un confort accru.