La grande majorité des toitures des immeubles gérés en copropriété se présente sous la forme de toitures-terrasses. Le plus souvent planes, leur étanchéité doit être parfaite pour éviter tout problème d’infiltrations. Le point sur les solutions à mettre en œuvre, en particulier sur celles concernant la végétalisation.
Travaux d’étanchéité - Crédit : ©Sapec
Idéalement employés pour assurer l’isolation inversée par l’extérieur des toitures-terrasses, les panneaux en polystyrène extrudé peuvent se poser sur des éléments porteurs en maçonnerie ou en béton. Particulièrement résistants à la compression et à l’humidité, ils conviennent tout spécialement dans le cas de réalisations de toitures-terrasses. Et ce, que ces dernières soient inaccessibles avec des gravillons ; situées en zones techniques avec des dalles et dallages ; ou bien encore, accessibles aux piétons, avec des dalles sur plots, dalles béton et revêtements de sol. Le revêtement d’étanchéité devra être mis en œuvre sous les panneaux avec, éventuellement, l’ajout d’un géotextile. Destiné à être inséré entre les panneaux (posés directement sur le revêtement d’étanchéité) et la couche de protection, ce géotextile va assurer le rôle de séparation et réduire le ruissellement de l’eau entre les panneaux. Avec à la clé des performances thermiques accrues de la toiture.
Attention à la hauteur réglementaire des garde-corps !
Aux étages autres que le rez-de-chaussée, les garde-corps des balcons, galeries, loggias et terrasses doivent avoir une hauteur d’au moins un mètre, ou d’au moins 80 centimètres lorsque le garde-corps a plus de 50 centimètres d’épaisseur.
En cas de travaux d’étanchéification d’une toiture-terrasse équipée de gardes-corps, il pourra donc s’avérer nécessaire de procéder à leur réhaussement, notamment en cas de pose d’une protection par dalles posées sur des plots. D’où l’intérêt de bien réfléchir à la solution à adopter, sous peine de voir gonfler la facture.
Systèmes bitumineux bicouches innovants
Employés très fréquemment pour l’étanchéité des toitures-terrasses, les systèmes bitumineux ne sont guère écologiques. Le groupe Soprema a toutefois réussi à mettre au point une technologie innovante en la matière : la première membrane bitumineuse à base de polyuréthane thermoplastique (TPU). En 2012, ce produit, baptisé Mammouth® Neo, a d’ailleurs obtenu du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) le Pass’ Innovation en tant que solution d’étanchéité écologique dans le système constructif des toitures-terrasses non accessibles.
Deux fois plus durable que les membranes actuelles, Mammouth® Neo bénéficie d’une résistance exceptionnelle au vieillissement, au déchirement, à l’allongement et aux UV.
D’un poids quasi deux fois moins important que les anciennes solutions (25 kg pour 10 m2), elle est constituée de matières premières bio-sourcées, issues pour 75 % d’huile de colza européenne. Cette membrane, en adéquation avec une démarche HQE (Haute qualité environnementale), permet ainsi une diminution de l’ordre de 30 % de la consommation de ressources fossiles non-renouvelables, limitant, de fait, l’empreinte carbone.
Végétaliser les toitures-terrasses
Au-delà de l’aspect esthétique, végétaliser une toiture-terrasse s’avère particulièrement écologique. Les végétaux ainsi plantés vont, en effet, absorber le CO2 de l’air tout en rejetant de l’oxygène, selon le principe bien connu de la photosynthèse. Mais, ils vont également fixer les poussières atmosphériques fortement présentes en ville, rafraîchir l’air ambiant et favoriser la biodiversité, notamment, grâce aux insectes butineurs. Certains immeubles poussent ainsi la logique jusqu’au bout en installant des ruches lorsque la surface disponible est importante et que les végétaux plantés le permettent.
Cet apport de la nature en ville, fortement recherché aujourd’hui, s’accompagne de nombreux autres avantages sur un plan technique pour l’immeuble en lui-même. Ainsi, l’évapo-transpiration des plantes va jouer un rôle de régulateur thermique, avec une isolation supplémentaire apportée par ce tapis végétal, été comme hiver. Sans compter l’effet éponge qui permet de désengorger les réseaux d’évacuation lors de forts épisodes pluvieux, avec à la clé des économies non négligeables en matière de traitement des eaux usées.
D’autre part, la durée de vie de l’étanchéité de la toiture va être significativement améliorée, la terrasse étant protégée des chocs thermiques et des effets des rayons UV. Et pour cause : alors que la température d’une terrasse classique peut monter à 80°C en plein été, elle ne dépasse pas 30°C sur un tapis végétal.
Le sedum : l’herbe par excellence des toitures végétalisées
Herbe commune très répandue, le sedum est très souvent utilisée pour la plupart des toitures végétalisées en ville. En effet, s’adaptant bien aux terrains pierreux, cette espèce n’a besoin que de très peu de substrat et possède une excellente résistance aux aléas climatiques : coups de vent, gel ou bien encore fortes chaleurs. Cette plante grasse plutôt rase, donc ne nécessitant pas d’être régulièrement entretenue, est par ailleurs capable de s’autorégénérer. Enfin, le sedum change de couleurs au fil des saisons. Vert aux beaux jours, il fleurit en juin et juillet, avant de rougir en hiver. Afin de donner encore plus de couleur au tapis végétal, il est également possible d’y ajouter des végétaux à bulbe, comme les jacynthes ou les iris. Mais seulement au bout d’un an, une fois le tapis végétal bien enraciné.
Attention à l’entretien
Le coût au mètre carré d’une toiture-terrasse végétalisée est très variable en fonction de la surface totale posée et des végétaux choisis. Néanmoins, pour une couverture en sedum sur une surface de 100 m² , le mètre carré fourni et posé sera facturé autour de 100 euros. A cet investissement initial, il convient d’intégrer un entretien au minimum annuel qui comprend, le ramassage des feuilles et débris, un éventuel désherbage, le plus souvent manuel, sans oublier la vérification des évacuations d’eaux pluviales, des différents filtres, voire d’un système d’arrosage goutte à goutte dans les régions à déficit hydrique. Par ailleurs, il est conseillé de «nourrir» le système racinaire des végétaux avec un fertilisant naturel une fois tous les deux ans. En effet, bien que les espèces soient choisies pour leur résistance et leurs faibles besoins en nutriments, ces dernières ne peuvent compter que sur la fine couche de substrat initial. Cet entretien courant permet ainsi de conserver tous les avantages liés à la présence de végétal sur le toit, à savoir une régulation thermique l’été et une bonne gestion de l’eau.
Suivant les cas de figures, ces prestations peuvent être prises en charge au coup par coup ou dans le cadre d’un contrat d’entretien. Certaines sociétés imposent d’ailleurs de tels contrats pour garantir leurs installations. A noter que la fréquence des interventions va diminuer à mesure que le couvert végétal progressera.
Schéma isolation couches toitures-terrasses - Crédit : ©Knauf
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