Energéticiens aux abonnés absents
Dans ce contexte, comment renouveler les contrats de fourniture de gaz à échéance ? La situation se tend. Un des fournisseurs (Antargaz) des copropriétés gérées par Franchet et Cie «ne prend plus de nouveaux clients». Chez Loiselet & Daigremont, des contrats courts (un an) sont signés avec des prix évoluant de 45 € à 240 €/KWh.
La situation se complique encore dans les immeubles chauffés à l’électricité. La mise en place du bouclier tarifaire a reçu «une fin de non-recevoir par le gouvernement», raconte Olivier Safar. Dans ces immeubles, le chauffage collectif fournit une température de 14 °C par le sol et est complété par des convecteurs individuels. «Le budget a été multiplié par 4», constate Bertrand Esposito. Parmi les solutions immédiates, il évoque «la baisse de la température de base», espérant que les copropriétaires ou les locataires auront «droit au bouclier tarifaire à titre personnel» pour le complément de chauffage.
Renouveler ou changer son contrat «électricité» à l’échéance, notamment avec un retour chez EDF pour les petites copropriétés éligibles au tarif bleu (puissance du compteur inférieure à 36 kVA) dans lequel l’augmentation sera plafonnée à 15 % au 1er février 2023. Reste une question plus que sensible. «EDF est submergée par les demandes», remarque Olivier Safar. Des contrats dénoncés au 31 octobre, 30 novembre ou 31 décembre par les syndics ne sont pas remplacés. «Ce sont alors les tarifs variables qui s’appliquent», précise-t-il. De son côté, Renaud Franchet explique que les appels d’offre pour des contrats arrivant bientôt à échéance restent «sans réponse de la part des énergéticiens faute, pour eux, de savoir se positionner». Et quand un fournisseur a maintenu sa présence dans les copropriétés qu’il gère, le budget a explosé «de 80 000 à 240 000 € par an». Olivier Safar évoque «des tarifs à 65 € en heure creuse et 88 € en heure pleine, renégociées à 500 et 650 €/MWh».