À court de trésorerie
L’histoire illustre bien ce que risquent de vivre les copropriétés dépendant du mode de chauffage collectif, mais ne représente qu’un volet de ce qui se dessine. Pas de souci pour les copropriétés consommant moins de 150 MWh/an de gaz : le tarif réglementé de vente (TRV) s’applique jusqu’au 30 juin 2023 avec une hausse limitée à 15 % au 1er janvier 2023. Pour les autres, «le bouclier tarifaire est en route», rassure Olivier Safar, président de l’UNIS Île-de-France et Grand-Paris. Dans sa version d’avril 2022, il a toutefois fallu attendre près de quatre mois pour recevoir l’argent et l’Etat a déjà annoncé qu’il ne verserait pas la deuxième tranche avant le 31 décembre.
«La copropriété fait l’avance, ce qui pose la question de la suffisance de la trésorerie», renchérit Bertrand Esposito, président du syndic Loiselet & Daigremont, gestionnaire de 1 500 résidences. Dans les copropriétés concernées, des fonds supplémentaires sont appelés, «jusqu’à 500 € pour six mois de chauffe», mais encore faut-il que les copropriétaires puissent payer… «La situation va créer des impayés», estime Olivier Safar.
D’autant que le bouclier tarifaire est une aide forfaitaire, plafonnée chaque mois par la différence entre le TRV non gelé et le TRV gelé d’octobre 2021, appliquée à la consommation correspondante de gaz. En octobre 2022, le montant maximal de la compensation est ainsi de 162,40 €/MWh. De plus, «le bouclier tarifaire s’est traduit par des avoirs chez Dalkia», dénonce Renaud Franchet. Pas d’espèces sonnantes et trébuchantes, donc, dans les caisses de la copropriété.