Copropriété : Comment améliorer l'étiquette énergétique ? - Isolation intérieure, ventilation puis chauffage

par Nathalie Levray, Journaliste
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Isolation intérieure, ventilation puis chauffage

Le nec plus ultra pour améliorer efficacement son étiquette énergétique, c’est-à-dire «gagner deux classes» pour Frédéric Colas, est d’offrir au logement une isolation intérieure. Une opération plus facile à mener si l’appartement est vide d’occupants, entre deux baux par exemple. «L’opération oblige à déporter toute l’installation électrique, les prises notamment, et le résultat obtenu reste en-deçà d’une isolation extérieure faute de traiter les ponts thermiques», tempère Éric Rocher. La décoration intérieure sera en outre largement à refaire. Le challenge est coûteux en espèces sonnantes et trébuchantes comme en mètres carrés. Il faut compter «une perte de 20 cm sur chaque mur pour poser l’isolant, prévoir le vide d’air et le parement», prévient Frédéric Delhommeau.

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A moins d’opter pour une isolation sous-vide, techniquement au point, cinq fois plus efficace qu’une laine de verre, offrant un gain d’espace de 5 à 10 % selon l’ADEME (6 cm au sol), mais de l’ordre de 250 €/m2 estime Frédéric Colas, et avec très peu de professionnels sachant la poser. Elle est, en outre, à bannir des logements loués, le propriétaire ne pouvant jamais être assuré que son locataire respectera l’interdiction formelle d’accrocher des objets aux murs, sous peine de percer l’isolant...

Le choix devra alors se porter sur la laine de roche ou de verre, le polyuréthane, le polystyrène extrudé ou des solutions biosourcées, minérales ou synthétiques, fibre de bois, ouate de cellulose, enduit chaux-chanvre ou aérogel. Chaque matériau présente des caractéristiques propres en termes d’isolation thermique ou acoustique, d’écologie et de simplicité de pose. Leur prix et leur performance dépendent de leur résistance thermique, de leur conductivité et évidemment de leur épaisseur.

 

Même si le matériau biosourcé est évidemment mieux pour l’environnement, «le DPE ne prend pas en compte le type de matériau choisi», rappelle Frédéric Delhommeau. Reste qu’il faudra absolument analyser l’efficacité de la solution au regard de l’indispensable ventilation du logement, une mauvaise circulation de l’air conduisant à des problèmes d’humidité. «Faute de conduit de VMC collectif, il faudra prévoir un rejet en façade de l’immeuble», alerte Éric Rocher. Une solution qui requiert un accord de la copropriété…

«Avec un chauffage collectif, le gain est évidemment plus compliqué à atteindre», ajoute-t-il, en raison des faibles possibilités d’action sur ce premier poste de dépenses en copropriété. La taille et l’emplacement du logement, en pignon ou au milieu de l’immeuble, sur la façade nord ou sud, sont en outre des facteurs déterminants pour les économies. «Si le chauffage est individuel, il sera plus facile de s’en sortir». L’architecte met en garde sur l’ordre des travaux et préconise de privilégier l’isolation, «pour avoir le moins besoin de chauffer» avant de s’intéresser au mode de production du chauffage. Remplacer ses vieux radiateurs électriques en mode grille-pain par des radiateurs «chaleur douce», équipés d’électronique pour réguler la température est évidemment la base.

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