Le logement et son environnement : clés de voute du bien vieillir
A.- Une priorité affirmée au maintien à domicile
Une concertation citoyenne de grande ampleur, sur le thème «Grand âge et autonomie», a été menée récemment sous l’égide du ministère des Solidarités et de la santé. Il en ressort, sans surprise, une priorité pour les Français au maintien à domicile (Rapport Libault, 28 mars 2019). On ne saurait leur donner tort.
Par symétrie, ils n’envisagent pas de vivre en établissement pour personnes âgées : résidence autonomie, maison de retraite ou encore établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. L’entrée en institution est vécue, bien souvent, comme un déracinement, une rupture difficile sur bien des plans, susceptible d’entraîner une dégradation rapide de l’état physique et psychique des personnes, déjà fragilisées.
Le maintien à domicile apparaît comme une façon de préserver une sphère d’autonomie et de liberté (rythme de sommeil, alimentation, présence d’animaux domestiques, etc.), voire de choisir les conditions de son existence jusqu’au dernier moment. Il permet, également, de limiter les coûts de la prise en charge par rapport à un établissement, en tout cas pour les personnes les plus autonomes.
Et pour un logement en copropriété, la mixité sociale et intergénérationnelle de l’immeuble peut favoriser la création de liens entre les individus et permettre, par voie de conséquence, de lutter contre l’isolement. Surtout, la copropriété se situe au cœur d’un voisinage et d’un environnement de vie stimulants (gardien éventuel, possibles commerces en rez-de-chaussée, jardins partagés, etc.).
B.- Vivre dans une copropriété accessible représente un investissement sur l’avenir
Le logement des personnes âgées et l’aménagement des parties communes de la copropriété sont trop souvent éloignés de la prise en compte de leurs besoins. De l’avis de plusieurs syndics, les travaux d’adaptation de la copropriété au vieillissement de ses résidents sont encore rares, parfois menés tardivement, une fois les premières chutes arrivées. Ces travaux concernent principalement les rampes d’accès de halls et les cabines d’ascenseurs.
Le rapport Libault indique, par ailleurs, que seuls 6 % des logements sont adaptés à la dépendance (étude de l’Agence nationale de l’habitat, ou ANAH, datant de 2013). Comparé aux pays d’Europe du Nord, la France fait figure de mauvais élève (16 % des logements sont adaptés aux Pays-Bas par exemple).
Pourtant, les récentes évolutions législatives traduisent l’ambition de notre pays d’encourager le maintien à domicile des personnes âgées, non seulement dans le neuf, mais également dans l’ancien. Le temps est donc venu de se saisir des nouveaux dispositifs mis en place ou en cours de déploiement.