[N° 548] - Ouverture du marché de l’électricité : bilan et perspectives - Intermédiaire énergétique, la solution ?

par Paul TURENNE
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Intermédiaire énergétique, la solution ?

L’expérience montre que les prix attractifs du kW/h au début de la libéralisation se sont ensuite «envolés». Selon une étude de Nus consulting, parue en 2007, les tarifs réglementés auraient ainsi augmenté de 10,6 % depuis 2002, tandis que les tarifs du secteur libre auraient progressé de 75,6 %.
Une tendance haussière incontestable, liée au investissements nécessaires pour renouveler les capacités de production ainsi qu’aux problématiques environnementales, qui devraient continuer à se confirmer.
Face à ce constat, la société Medes-Intermédiaire Energétique (Medes-IE) a fait le pari de garantir des prix fixes sur une durée pouvant aller de trois à dix ans. “À la fin de chaque mois, les consommateurs qui nous ont mandatés sont réunis dans un appel d’offres. Tous les fournisseurs d’électricité peuvent proposer un prix fixe du kilowatt-heure et de l’abonnement sur une durée déterminée. Nous retenons alors le fournisseur le moins cher”, explique Amaury Fretay, gérant de Medes-IE. Pour autant, le prix fixe ainsi obtenu n’est, en règle générale, pas moins cher que les autres tarifs disponibles sur le marché. L’intérêt de cette formule ? La copropriété qui mandate Medes-IE ne paie rien. “C’est le fournisseur choisi qui nous rémunère, nous permettant ainsi de vérifier tous les mois que les garanties de l’appel d’offres sont respectées. Par ailleurs, ces rémunérations figurent dans les propositions des fournisseurs, afin de garantir la transparence du contrat.” En cas de non-respect avéré de celui-ci, la société a prévu d’exclure des appels d’offres, durant quatre à six mois, le fournisseur fautif. En faisant le pari d’une augmentation continue des prix de l’énergie, cette formule peut s’avérer intéressante sur le long terme. Le prix garanti n’augmentera pas pendant toute la durée contractuelle, alors que les consommateurs «classiques» subiront de très probables hausses, lors des indexations. Pourtant, les copropriétés sont encore frileuses. En cause : la difficulté à obtenir un consensus lors des assemblées générales des copropriétaires car le principe du changement de fournisseur d’énergie doit être adopté à la majorité de l’article 24 de la loi de 1965. “La fin du tarif réglementé en 2010 va sans doute accélérer les choses”, estime Amaury Fretay. Autre frein, une fois l’appel d’offres lancé, la copropriété est obligée d’accepter le contrat proposé par le fournisseur retenu. “Certes, c’est contraignant pour ceux qui craignent d’avoir un prix non choisi, mais ces offres sont obtenues pour un certain nombre de compteurs. Si, au final, leur nombre était revu à la baisse, le fournisseur ne pourrait garantir son tarif initial.”
À noter que Medes-IE propose deux mandats d’électricité verte : un à 50 %, où la moitié de l’électricité consommée est produite à partir d’énergies renouvelables, et un autre à 100 %.

Pour en savoir plus : www.medes-ie.fr