Bon moyen de concilier écologie et économies en matière de consommation d’eau, le comptage individuel doit cependant faire l’objet d’une mise en œuvre rigoureuse, sous peine de voir s’allonger dangereusement le retour sur investissement. Focus sur les points à ne pas négliger.
Paul TURENNE
Quoi de plus logique que de payer ce que l’on consomme ? Pourtant, si tous les immeubles français disposent de compteurs d’eau chaude, sous peine de ne pas être en conformité avec la loi (cf. encadré «Les textes de référence»), quelques 40 % des copropriétés n’ont toujours pas mis en œuvre de comptage individualisé pour les consommations d’eau froide. Le plus souvent pour des raisons budgétaires du fait de la présence de plusieurs colonnes montantes d’eau qui rendent plus onéreuse l’installation de compteurs. Or, selon plusieurs enquêtes réalisées par des associations de copropriétaires et de consommateurs, cette démarche permet de réaliser de réelles économies, de l’ordre de 20 à 30 % dès la première année d’installation ; la diminution continuant dans une moindre mesure les années suivantes.
«Autrefois l’essentiel du service rendu par les sociétés spécialisées en comptage se limitait aux relevés des index en vue de les répartir sur la facture globale. Il s’agissait alors d’une simple comptabilité de charges», rappelle Gilles Gaillot, directeur stratégie marketing et développement d’ista-CIS. «Aujourd’hui, les services ont considérablement évolué et intègrent une aide à la maîtrise à la consommation, à la fois sous l’effet des préoccupations environnementales croissantes, mais aussi de l’évolution de la technologie avec l’apparition des télé et radio-relevés.» Ces progrès techniques majeurs permettent ainsi une augmentation de la fréquence des relèves avec un nombre de mesures dans l’année bien plus importants, au lieu d’un ou deux relevés par an jusqu’alors. De quoi détecter beaucoup plus rapidement des anomalies de consommation ou des fuites. Ainsi, Océa, filiale du groupe Lyonnaise-des-Eaux / Suez Environnement, propose-t-elle notamment une cartographie permettant la surveillance d’un périmètre à partir d’une carte. Les gestionnaires de biens peuvent ainsi visualiser les bilans d’eau de différents immeubles et savoir lesquels présentent des alertes fuites ou sont les plus consommateurs...
Reste que cette source d’économies peut vite se transformer en source de complications si l’installation n’a pas fait l’objet d’une mise en oeuvre rigoureuse, avec un suivi régulier du prestataire. Mais surtout, la copropriété ne doit pas se lancer dans de «grands travaux», sans avoir analysé les consommations d’eau et pris en compte le délai d’amortissement des installations, le coût de leur entretien et d’éventuels problèmes liés à la qualité des relevés.
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