[N° 613] - Charges de copropriété : les analyser pour les faire baisser

par Paul TURENNE
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Chauffage, consommations d’eau et d’électricité, cotisations d’assurance, honoraires de syndics, assurances, travaux courants… Nombreux sont les postes de dépenses qui peuvent être réduits en copropriété, pour in fine, faire baisser les charges de copropriété. État des lieux et conseils en la matière. ©DR

En 2014, les charges de copropriété ont connu une baisse moyenne de 4,9 % selon l’Observatoire des charges de copropriété mis en place par l’Association des responsables de copropriété (Arc). Baisse de l’inflation ? Effets de la loi ALUR ? Absolument pas ! Cette diminution importante  - survenue après une hausse de 5,7 % en 2013 - s’explique en grande partie par un hiver doux et par une stabilisation des tarifs des fluides (gaz, fioul, réseaux de chaleur) qui ont entraîné une baisse des charges d’énergie et de chauffage de 20 %.
La saison d’hiver 2015-2016 sera-t-elle bénéfique de ce point de vue ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, des solutions existent pour éviter que les charges ne flambent. Au niveau du chauffage bien sûr, mais aussi pour d’autres postes de dépenses. A titre d’exemple, les coûts liés aux assurances ont flambé de 8 % l’année dernière, toujours selon la même étude. Soit une hausse de 35 % en trois ans du fait d’une hausse de la sinistralité, du vieillissement des copropriétés, et du manque d’entretien pour certains immeubles. Mais alors comment limiter la facture ?

Le chauffage

Compter, inciter et économiser
L’analyse des consommations de l’immeuble sur les cinq dernières années va s’avérer très instructive pour voir s’il existe un  moyen de réaliser des économies de chauffage. La consommation de fluides augmente-t-elle d’année en année, à rigueur hivernale constante ? Est-elle relativement constante ? Est-on dans la moyenne de ce qui pourrait être attendu selon la configuration, l’âge et l’isolation de l’immeuble ? Autant de questions qui imposent de se plonger dans les chiffres qui vont parfois mettre en évidence des problèmes de réglage de la chaudière, d’équilibrage du réseau, voire de comptage. Par exemple, si l’on constate une baisse du nombre de calories consommées au niveau des répartiteurs de chaleurs individuels alors que la consommation générale augmente.

Contrat d’objectif : une obligation de résultat incitative
La très grande majorité des contrats de chauffage en copropriété imposent aux chauffagistes une obligation de moyen : en clair que le chauffage soit effectif avec une température correcte dans tous les appartements. Il existe pourtant un moyen d’optimiser les consommations d’énergie et d’éviter les gaspillages en négociant un contrat d’objectif. Le principe ? Le chauffagiste doit respecter un objectif de consommation pour une saison de chauffe moyenne calculée en degré-jours unifiés ; unité permettant de mesurer la rigueur d’une journée ou d’une saison. Au-delà, il doit prendre en charge le dépassement, ce qui limite très fortement le risque de surconsommation.

• 1° C de moins de température de consigne équivaut à environ
7 % d’économie d’énergie.
• Mieux vaut améliorer l'isolation des fenêtres ou des portes, voire s’équiper d’un petit chauffage d’appoint plutôt que d'augmenter le chauffage général pour plus de confort.
• Instaurer un ralenti de nuit peut induire une économie supplémentaire de 8 %, sous réserve que le bâti soit correctement isolé.
• Le rendement des chaudières peut parfois être amélioré avec de simples réglages. A titre d'exemple, passer d'un rendement de 75 % à 95 % permet d'économiser environ 12 % d’énergie.
• Attention à l'embouage des canalisations de chauffage qui peut faire diminuer le rendement de l'installation jusqu'à 40 % !
• Une mise en concurrence régulière des fournisseurs de fioul peut entraîner une économie de l’ordre de 10 à 15 % sur une saison, selon l'Arc

©DR