Si les avantages de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) sont nombreux, sa mise en œuvre n’est pas forcément possible suivant les configurations du bâti. L’isolation par l’intérieur (ITI) peut alors être un excellent palliatif à moindre coût, sous réserve de bien préparer les supports à couvrir.
Incontestablement, une isolation intérieure réussie va permettre de valoriser un logement, tant du point de vue décoratif ou esthétique, que de celui de l’amélioration des performances énergétiques. Reste que la mise en œuvre de ces travaux ne s’avère pas simple, du fait de l’accès aux locaux privatifs qu’elle nécessite, avec toute la gêne que cela peut occasionner. Qui plus est, l’ajout de parois isolantes intérieures implique de déplacer l’intégralité des éléments d’équipements adossés au mur à isoler, comme les meubles de cuisine, les radiateurs, mais aussi et surtout, toutes les canalisations et réseaux divers… De quoi faire grimper la facture en fonction des configurations des appartements. Enfin, il faut aussi intégrer la légère perte de surface au sol qu’elle va entraîner.
Un choix par défaut
A épaisseur d’isolant égale, la performance de la paroi sera donc incontestablement meilleure avec une ITE qu’avec une ITI (sur l’ITE nous renvoyons nos lecteurs aux dossiers des numéros IRC 603 et 582). Par exemple, seuls 12,5 cm d’isolant seront nécessaires par l’extérieur pour atteindre un coefficient de transfert thermique U de 0,24 W/m².K. En répartissant cette isolation entre l’intérieur et l’extérieur, il faudra 20 cm. Enfin, cette performance sera tout simplement impossible à atteindre uniquement en isolant par l’intérieur. Sans compter que l’inertie du bâtiment s’en trouvera diminuée, avec, à la clé, un moindre confort en été.
L’isolation par l’intérieur s’avère pourtant parfois la seule solution possible à mettre en œuvre. Mais avant de démarrer l’isolation en tant que telle, il convient de traiter au préalable les ouvertures et la ventilation. De ces deux paramètres vont en effet dépendre le choix de l’isolant mais aussi la façon de le poser. Ce diagnostic préalable va avoir plusieurs objectifs indispensables au bon déroulement des travaux par la suite.
Les étapes de l’ITI
Premièrement, être fixé sur la composition et l’état de conservation des maçonneries et des joints. En cas de fissures apparentes, il conviendra d’identifier leurs causes afin d’appliquer un correctif. Les points particuliers, tels que les balcons, garde-corps, appuis, soubassements et linteaux devront par ailleurs faire l’objet d’un examen plus approfondi. Autres phénomènes à étudier de près : les migrations d’humidité, infiltrations et moisissures. Car l’application d’un isolant sans prendre les précautions nécessaires risque fort d’entraîner une dégradation prématurée de l’ensemble. Et donc, in fine, des frais plus élevés que prévus.
Face à des remontées capillaires, un traitement préventif sera nécessaire. L’un des plus efficaces s’avère être l’électro-osmose-phorèse qui consiste à repousser les remontées par application d’un courant électrique de faible intensité puis à les bloquer par injection d’une résine hydrofuge. De quoi assécher les murs les plus humides. Par ailleurs, tous les enduits existants à base de polymère devront obligatoirement être déposés car ils stockent la vapeur d’eau dans la masse, empêchant, de fait, sa migration naturelle. L’humidité stockée dans un mur risquerait alors de favoriser la dégradation de l’isolant et des finitions intérieures, tout en fragilisant la structure.
Ce n’est qu’une fois le support prêt et éventuellement assaini, que va s’effectuer le choix des matériaux isolants. Ces derniers peuvent être soit fixés mécaniquement par chevillage avec une ossature bois ou sur rails métalliques, soit collé sur la paroi existante. Par ailleurs, la pose d’un pare-vapeur peut s’avérer nécessaire en fonction de la perméabilité à la vapeur d’eau de l’isolant.
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