Favoriser les projets
Que faire face à une situation de blocage, par exemple des copropriétaires majoritaires qui bloquent un gros projet favorable à la transition écologique ?
Nabil Zenasni de l’Agence Parisienne du Climat : «Face à une situation de blocage ou à des copropriétaires dubitatifs, il faut faire mûrir le projet et ne pas rester seuls avec sa bonne idée. Le mieux est ainsi de s'y prendre le plus tôt possible et de créer une dynamique de groupe. Notamment en formant un groupe de travail, un collectif de copropriétaires qui va se répartir les tâches et créer de la discussion.
«Faire appel aux espaces France Renov’ (ex-espaces FAIRE), disponibles partout en France, ou à la plateforme CoachCopro s'avère ainsi le meilleur moyen pour bénéficier d'une assistance sur les aspects aussi bien financiers que techniques, en bénéficiant de conseils et d'accompagnements personnalisés. Ces professionnels vont pouvoir fournir de nombreuses ressources sur la rénovation des copropriétés, notamment avec des retours d'expérience de projets menés à bien. Les conseillers peuvent, en outre, se déplacer et répondre directement aux questions des copropriétaires. Mais aussi les aider à monter en compétence, tout en favorisant la dynamique de groupe avec des réunions en amont.
Autant d'éléments qui vont permettre de faire en sorte que le projet rencontre un meilleur accueil au moment de l'assemblée générale. A défaut, les copropriétaires, peu ou mal informés, auront tendance à choisir la prudence et à rejeter le projet.»
Écologie rime-t-elle forcément avec économie ?
Par exemple, un projet d'isolation bénéfique sur le moyen/long terme, peut se révéler coûteux à court terme pour certains copropriétaires.
Comment y remédier ?
«Les subventions, notamment pour la réalisation de projets de rénovation énergétique, sont particulièrement foisonnantes. Mais, revers de la médaille, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver ou de les mobiliser pleinement. Encore une fois, faire appel à un conseiller France Renov’ va permettre d'y voir plus clair et de monter le plan de financement le plus optimisé possible afin de diminuer au maximum le reste à charge des copropriétaires. Généralement, cela passe par des projets de rénovation globale.
Sur des projets d'envergure, il est également fortement recommandé de faire appel à un bureau d'études pour une prestation d'ingénierie financière. Ce dernier va ainsi estimer très précisément les subventions mobilisables pour chaque copropriétaire à hauteur de sa quote-part. Ce qui permet de mieux se projeter et ainsi de favoriser l'acceptation du projet.
«L'aspect non financier ne doit également pas être oublié. Entretien et valorisation du bien, amélioration du confort thermique d'hiver et d'été... Autant d'éléments positifs qui entrent dans la balance. Y compris pour les bailleurs qui vont en bénéficier, avec notamment moins de turnover de locataires et de charges.
Désormais, la question écologique est présente dans tous les esprits. Et tout l'enjeu est de montrer, notamment par l'exemple, qu'une transition écologique juste et soutenable pour tout le monde va de pair avec une amélioration de la vie au quotidien, avec moins de charges et un meilleur confort thermique».
Comment mobiliser durablement les copropriétaires à la pratique d’éco-gestes individuels et collectifs ?
«Si la réalisation de gros chantiers de rénovation demeure indispensable pour parvenir à des résultats tangibles, l'impact des éco-gestes du quotidien mis bout-à-bout ne doit pas être négligé. Tout l'enjeu est donc de savoir comment continuer à mobiliser l'ensemble des copropriétaires, aussi bien propriétaires occupants que locataires.
«C'est d'abord une question de bonne organisation. Il est ainsi fortement conseillé de désigner des référents ou de constituer des groupes de travail sur différents sujets : économies d'énergie, gestion des déchets, entretien des espaces verts… Autre levier d'action, la communication. Il peut s'agir de mails, d'affichettes, de conversations informelles, voire d'un groupe sur une messagerie en ligne type WhatsApp. L'objectif visé ? Pouvoir communiquer de façon souple et fluide.
«Le tout en n'oubliant pas d'inclure les publics spécifiques : les bailleurs, mais aussi les locataires qui ont un rôle important à jouer en tant qu'occupants de l'immeuble. On peut ainsi prévoir un rappel des éco-gestes de base et les bonnes règles, notamment à leur arrivée.
«Quoi qu'il en soit, ces actions doivent être menées dans un état d'esprit positif et convivial, sans se limiter aux temps d'assemblée générale. Il convient ainsi d'organiser des moments plus festifs, afin de recréer un lien de voisinage propice à l'échange et bénéfique sur tous les plans».