Alors que plus de 30 % des déperditions thermiques dans l’habitat ont lieu par la toiture, l’isolation des combles s’avère primordiale pour limiter les pertes de chaleur et augmenter le confort. Le point sur les solutions techniques à mettre en œuvre en fonction des configurations.
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Quel que soit l'âge de l'immeuble, l'isolation des combles implique au préalable d’éliminer toute cause de désordre possible. D'où l'importance de vérifier l'état de la charpente, d'éventuelles fuites de couverture, une ventilation déficiente… Autant de points à traiter avant de procéder à l'amélioration de l'isolation. Ajouter ensuite des couches d'isolant tout en conservant l'existant quel qu'il soit, implique de vérifier que ce dernier recouvre bien la totalité du plafond et que son homogénéité soit préservée. Au-delà de la poussière présente en cas d'absence d'écran de sous-toiture et sans conséquence sur ses performances, l'isolant ne doit ainsi pas avoir été dégradé, que ce soit par écrasement – à la suite des interventions liées à l'entretien de la couverture ou de la VMC, par exemple –, soit à cause d'un défaut d'étanchéité à l'eau, soit encore à la pénétration de petits animaux (rongeurs ou insectes). Ce dernier cas de figure peut être observé si des grilles fines n'ont pas été posées sur les ouvertures de ventilation du comble, conformément aux règles de l'art (Document technique unifié DTU 40 - Couverture).
Par ailleurs, avant tout ajout d'isolant, la copropriété doit impérativement s'assurer, avec l'aide d'un professionnel, de la portance du plafond existant. Le poids maximal par mètre carré varie ainsi en fonction de la structure du plafond existant et de la largeur de l'entraxe. A titre d'exemple, un plafond sur ossature métallique à entraxe de 0,60 mètre supportera 6 kg d'isolant par mètre carré, contre 10 kg pour un entraxe à 0,50 mètre et 15 kg pour un entraxe de 0,40 mètre (selon le DTU 25.41).
Sans tenir compte de l'isolant existant, il sera par exemple possible sur un plafond posé sur ossature métallique à entraxe de 0,60 m de poser une laine de verre en vrac jusqu'à obtenir une excellente résistance de 10 m².K/W. En revanche, avec une laine de roche, l'entraxe de l'ossature devra être modifié à 0,50 m dès 28 cm posés. Autant d'exemples qui montrent la nécessité de faire appel à des professionnels reconnus, voire de consulter les avis techniques des isolants ainsi que leurs certificats Acermi (Association pour la certification des matériaux isolants) garantissant leur performance.
Si la ventilation s'effectue par les rives basses de la couverture, il convient, par ailleurs, de s'assurer que l'isolant ajouté ne vienne pas obstruer les orifices de ventilation ; mais aussi de prévoir l'ajout de déflecteurs le long des rives et 10 cm au dessus de l'épaisseur finale d'isolant, tel que décrit dans le Cahier de prescription technique (CPT) n° 3 693 disponible en PDF sur le site du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Plancher de comble perdu : veiller à l’étanchéité à l’air
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Dans le cas de combles perdus, la résistance thermique à obtenir doit être a minima R = 7 m².K/W.
Si le plancher est parfaitement étanche à l’air et que les combles sont bien ventilés, une membrane d’étanchéité à l’air n’est pas nécessaire. Pour des planchers en plâtre, en plaques de plâtre ou en béton, il convient toutefois de s’assurer que les gaines ou conduits qui le traverse ne laissent pas passer l’air, avec, par exemple, des manchons en périphérie des conduits ou des boîtiers étanches pour plafonniers. Les plaques de plâtre devront par ailleurs, le cas échéant, être parfaitement jointes avec les parois adjacentes, grâce à de la bande à joint, des joints mastic acrylique ou élastomère, selon la nature du support.
En revanche, dans le cas d’un plancher en bois – par définition peu ou pas étanche à l’air – une membrane pare-vapeur devra impérativement être mise en œuvre pour éviter l’accumulation d’humidité. Idem si l’habitation ne comporte pas de ventilation. Un pare-vapeur indépendant, continu sur l’ensemble de la surface et épousant les solives devra être posé.
A noter : l’isolation d’un plancher de comble perdu peut être réalisée à l’aide d’isolant en vrac soufflée – rapide à mettre en œuvre, particulièrement lorsque l’accès est limité –, ou bien d’épaisseurs superposées de plaques ou de rouleaux d’isolant. Si le premier lit d’isolant posé contre le plancher peut comporter un revêtement kraft contre le côté chauffé, les suivants doivent impérativement être “nus” pour assurer la respirabilité de l’ensemble. Les panneaux ou rouleaux doivent également être posés bord à bord, en suivant bien les bords du plancher pour assurer un calfeutrement optimal. De même, l’isolation doit remonter jusqu’à la panne sablière pour la recouvrir, sans pour autant obstruer d’éventuels orifices de ventilation en partie basse de toiture.
Pour la partie en soupente, pas de question à se poser : la mise en place d’un pare-vapeur – là-aussi indépendant et continu – est obligatoire. Il devra être posé du côté chauffé de la paroi. Dans le cas de l’utilisation de panneaux de laine minérale, une lame d’air ventilée sous liteaux de 2 cm au minimum devra être mise en place en tenant compte de l’éventuel reprise d’épaisseur de l’isolant, puis un pare-vapeur sur l’ensemble de la surface, enfin le parement intérieur. Afin que l’étanchéité à l’air des parois soit assurée, le pare-vapeur doit être étanché en périphérie grâce à un mastic d’étanchéité adapté. Les jonctions entre les lés de membrane, avec le contour des gaines traversant cette dernière – qu’il s’agisse de la ventilation, de l’électricité etc. –, et avec le pourtour des éventuelles ouvertures présentes en toiture doivent également être faites à l’aide d’adhésifs durables.
Petit rappel sur la conductivité thermique et la résistance
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La performance thermique d’un produit isolant, caractérisée par sa résistance thermique R, dépend de deux paramètres : sa conductivité thermique l et son épaisseur. Plus la conductivité d’un isolant est basse (lambda l ≤ 0,035 W/m.K), meilleures sont ses performances, d’où un gain d’espace habitable. Et pour cause : à résistance thermique équivalente, un lambda faible nécessite de poser une épaisseur moins importante par rapport à un isolant avec une conductivité “classique” de 0,040 W/m.K. Par exemple : pour obtenir une résistance de 8, avec une laine minérale au lambda de 0,040, il faudra prévoir une épaisseur de 320 mm. Mais 260 mm suffiront pour obtenir les même résultats, si le lambda est de 0,032.
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