Lors des chaleurs estivales, maintenir une température de confort dans les appartements se révèle être une priorité, notamment pour les personnes les plus fragiles. Si la tâche est relativement aisée dans les constructions les plus récentes – et donc, bien isolées – il n’en est pas de même pour les immeubles plus anciens. Focus sur les solutions à mettre en œuvre à moindre coût.
Les grilles de ventilation doivent être nettoyées régulièrement - Crédit : DR
Climatisations et PAC réversibles : attention aux vérifications !
Depuis avril 2013, les climatisations et les pompes à chaleur réversibles entre 12 et 100 kilowatts doivent être obligatoirement contrôlées par un inspecteur certifié, indépendant de l’organisme chargé de la maintenance ou de la réparation de l’équipement.
Cette vérification doit se faire dans l’année qui suit le remplacement d’un système existant ou la mise en service d’un nouveau système, puis tous les cinq ans.
Objectif : optimiser le fonctionnement de ces installations et, par là-même, réduire les émissions de gaz à effet de serre, du fait des économies d’énergie réalisées.
Le contrôleur certifié va ainsi, procéder à l’évaluation du rendement du système de climatisation et de son dimensionnement par rapport aux exigences en matière de refroidissement. A l’issue de cette inspection, le propriétaire du système de climatisation ou la copropriété se verra remettre un rapport contenant des recommandations portant sur le bon usage et les améliorations possibles (Décret n° 2010-349 du 31 mars 2010 et arrêté du 16 avril 2010).
Surventilation nocturne
En été, la température extérieure descend souvent en dessous de la température du logement. Un moyen simple de rafraîchir la température consiste donc à profiter au maximum de l’air extérieur afin d’évacuer la chaleur accumulée dans la journée. Les parois et le mobilier ainsi rafraîchis restitueront ensuite leur fraîcheur le lendemain. Pour ce faire, aucune ventilation mécanique n’est nécessaire. Il suffit de créer des courants d’air par l’ouverture de fenêtres ou de vasistas, idéalement situés sur des parois opposées. Cette surventilation nocturne permet d’abaisser de trois à cinq degrés la température intérieure. Le tout gratuitement.
5°C en moins par rapport à la température extérieure suffisent pour créer une sensation de fraîcheur lorsque l’on pénètre dans un logement. En revanche, au-dessus de 7°C d’écart entre l’extérieur et l’intérieur, ce qui arrive fréquemment avec une climatisation réglée un peu trop fortement, l’air froid insufflé augmente le risque d’une affection du larynx.
Fermer les volets et les fenêtres en journée est aussi un bon moyen de limiter le surensoleillement et la montée en température des logements.
Retrouver un peu de fraîcheur passe également par un bon brassage de l’air. En effet, l’air chaud a toujours tendance à monter vers le plafond, tandis que l’air froid est proche du sol. Brasser l’air à l’aide d’un ventilateur mobile ou, mieux, d’un ventilateur de plafond diminuera la sensation d’étouffement, a fortiori si l’on place devant les pales un linge humide. Autres moyens d’augmenter encore le taux d’hygrométrie : arroser les plantes avec un brumisateur matin et soir, mais aussi passer la serpillère sur le carrelage. Une solution particulièrement efficace la nuit, les pièces n’étant alors pas utilisées.
Bien évidemment, il convient de limiter au maximum tous les apports de chaleur en interne : fours, appareils électriques, mais aussi et surtout les éclairages de type halogène ou ampoules à incandescence (de plus en plus rares car très consommatrices en énergie). Une lampe halogène laissée allumée toute une soirée pourra facilement faire monter la température d’un ou deux degrés Celsius.
Fermer les volets et les fenêtres en journée est un bon moyen de limiter le surensoleillement. Crédit : DR
RT 2012 : des exigences en rénovation
Pour ce qui est des murs et des parois opaques qui influent grandement sur l’inertie totale d’un bâtiment, les valeurs du coefficient de transmission thermique doivent être comprises entre :
• 3.2 à 6 W/(m2.K-1) pour les murs
• 5 à 8 W/(m2.K-1) pour la toiture
• 2 à 4 W/(m2.K-1) pour le sol
Le tout en limitant au maximum les ponts thermiques.
Concernant les ouvrants, la RT 2012 considère la consommation globale et la performance énergétique du bâti, en cherchant, par exemple, à y faire entrer le maximum de soleil l’hiver et le minimum l’été. Les fenêtres et portes-fenêtres devront posséder un coefficient de transmission thermique (Uw) maximum de 1.7 W/(m2.K-1), sachant qu’à surface égale, plus sa valeur est faible, meilleure est l’isolation thermique. Le facteur solaire (Sw) devra être compris entre 0,1 et 0,5, sachant que ses valeurs théoriques vont de 1 pour une baie sans fenêtre à 0 pour un mur dont l’isolation serait absolue. Enfin, la transmission lumineuse devra, elle, être comprise entre 0,5 et 0,7. A noter que les occultations et les protections solaires sont obligatoires pour assurer un confort thermique en été.
En matière de ventilation, il sera obligatoire de procéder à l’installation d’un ventilateur basse consommation. La ventilation mécanique contrôlée devra être de type hygro B (régulation du débit d’entrée d’air et d’extraction) ou double-flux, avec rendement de récupération supérieur ou égal à 80 %. Dans tous les cas, il conviendra de favoriser la ventilation nocturne et d’accroître en parallèle, si possible, l’inertie du bâti.
A savoir
• Depuis 2007, des protections solaires mobiles doivent être obligatoirement présentes sur l’ensemble des baies vitrées qui ne sont pas orientées plein nord, dès lors qu’une unité de climatisation est installée. Et ce, qu’il s’agisse d’un renouvellement ou d’une nouvelle installation.
• L’utilisation d’un climatiseur n’est réellement efficace que fenêtres et portes fermées.
• Les bouches d’air doivent être dépoussiérées et nettoyées très régulièrement et les filtres changés tous les six mois, afin d’éviter toute manifestation allergique ou maladie infectieuse.
• L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) recommande de ne pas faire baisser la température de la pièce climatisée en dessous de 26°C, lorsque la température extérieure dépasse 30°C, et qu’il n’y ait pas plus de 5 à 7°C de différence entre l’intérieur et l’extérieur, pour éviter les chocs thermiques.
• Utiliser sans modération la climatisation en période de forte chaleur n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Les pics de consommation électrique entraînés peuvent, en effet, obliger des fournisseurs d’énergie à mettre en route des centrales thermiques polluantes et émettrices de gaz à effet de serre.
VMC simple flux hygro B : un bon compromis en rénovation
Possédant des entrées d’air et bouches d’extraction hygroréglables, la VMC Hygro B (également appelée ventilation par dépression) constitue la solution de ventilation idéale en rénovation dans les zones tempérées. Un ventilateur va aspirer l’air par des conduits aboutissant aux pièces humides : cuisine, WC, salle d’eau… La dépression ainsi créée va forcer l’air extérieur à entrer dans le logement par les entrées d’air des autres pièces moins humides, comme le salon, les chambres ou un bureau. Outre une mise en œuvre relativement simple en rénovation, cette technologie présente l’avantage de consommer très peu d’énergie électrique, sous réserve que le moteur de l’extracteur soit bien de type micro-watt ou basse consommation. Qui plus est, elle ne fonctionne qu’en cas d’occupation des locaux. En revanche, elle ne récupère pas l’énergie de l’air sortant, contrairement à une ventilation double-flux.
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