Pigeons : stériliser ou effaroucher plutôt qu’éliminer
Nourriture disponible en grande quantité, prédateurs quasi inexistants, nombreux édifices disponibles pour nicher et nidifier… Autant de raisons qui favorisent le développement des pigeons dans toutes les villes de France, et particulièrement dans les grandes agglomérations. En effet, à raison de six couvées de deux œufs par an et d’une capacité de reproduction possible à partir de quatre semaines, leur nombre peut croître de façon exponentielle, même si leur espérance de vie est très réduite en ville. Face à cette situation, nombre de riverains cherchent à limiter la présence des pigeons qui peuvent occasionner des désagréments plus ou moins importants. A commencer par leurs déjections sur les rebords de fenêtres ou les cours d’immeuble qui, outre l’aspect peu esthétique et les dégâts structurels qu’elles entraînent, peuvent causer des problèmes d’odeur, voire d’hygiène avec la présence accrue de bactéries, virus et insectes. Les occupants situés près des nids peuvent aussi avoir à faire face à des roucoulements envahissants et particulièrement désagréables.
Dans ce cas, une “dépigeonnisation” devra être entreprise. Attention toutefois : il est totalement illusoire d’espérer s’en débarrasser totalement, aussi, les personnes ne supportant plus la vue d’un pigeon auront tout intérêt à déménager !
Photo : Rat-pigeon, ville de Fontenay-sous-Bois - Crédit : DR
Quelques solutions peuvent toutefois empêcher qu’ils se révèlent trop envahissants.
La pose de pics ou la mise en place d’un filet sont un bon moyen d’empêcher les pigeons d’accéder aux façades d’immeubles ou de construire des nids. D’autant qu’une fois installés, ils y élisent domicile à vie ! Dans le même ordre d’idée, il faudra veiller à obturer les crevasses, petits trous et, de manière générale, toutes les ouvertures situées en hauteur.
Parallèlement, la distribution de contraceptifs aux oiseaux est un bon moyen de contenir leur reproduction. Problème : les campagnes de nourrissage avec des grains contenant un contraceptif spécifique, doivent être renouvelées régulièrement pour être efficace, ce qui peut revenir cher en main d’œuvre. Deux types de graines sont utilisables. Les premières, à base de maïs imprégné d’hormones (Ornistéril), doivent être distribuées 150 jours par an. Les secondes qui bloquent ou perturbent l’ovulation (azacholestérol, busulfan) sont à distribuer dans de courtes périodes de temps chaque année. Contrairement aux graines enduites d’anticoagulant utilisé contre les rongeurs, les graines contraceptives pour pigeons sont sans danger pour l’homme ou les animaux domestiques. Par ailleurs, ces graines sont d’un diamètre suffisamment important pour que les autres espèces d’oiseaux plus petites ne puissent les ingérer. Si les nids sont accessibles, secouer les œufs arrêtera leur développement et limitera ainsi le développement de la population concernée.
Dernière solution, plus folklorique, mais efficace également, la dissuasion avec des faucons. Dressés pour déplacer et effaroucher les pigeons, cette méthode ne vise pas tant à tuer les volatiles qu’à les insécuriser régulièrement pour qu’ils quittent les lieux.