Pigeons, rats, insectes et autres nuisibles peuvent vite devenir problématiques une fois installés si rien n’est fait pour enrayer leur progression. Conseils pratiques pour en venir à bout.
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Rats et rongeurs : prévenir et guérir
Dans le classement des animaux à ne pas sous-estimer, les rats figurent en bonne place. Einstein disait d’ailleurs d’eux : «Si les rats pesaient 20 kg de plus, ils seraient les maîtres du monde». De fait, ces rongeurs ont toujours entretenu avec l’homme des rapports étroits, sans que celui-ci parvienne vraiment à s’en prémunir. L’habitat humain, qui leur offre souvent le gîte et le couvert, constitue en effet un refuge idéal pour eux. Problème : ces hôtes non désirés causent des déprédations matérielles importantes aux bâtiments, aux sols, aux murs ou bien encore aux câbles électriques. Sans compter, bien sûr, les maladies qu’ils sont susceptibles de véhiculer par leurs déjections ou leurs morsures.
Le piégeage reste la solution la plus adaptée dans le cas d’un rongeur isolé s’étant introduit dans un local fermé. En revanche, si plusieurs individus sont repérés ou que les lieux sont ouverts, un traitement plus approfondi s’impose, sous peine d’être vite débordé.
Première étape : procéder à un état des lieux afin de diagnostiquer le problème de façon personnalisée et d’établir un plan d’actions.
Deuxième étape : éliminer les rongeurs par différents moyens qu’il s’agisse d’appâts, de composés ingérables toxiques, de répulsifs, voire de pièges mécaniques.
Troisième étape : supprimer les moyens d’accès des rongeurs aux espaces à protéger et surveiller régulièrement les lieux afin de procéder à une nouvelle dératisation si nécessaire. La prévention joue en effet un rôle particulièrement important dans la lutte contre les nuisibles tels que les rats et les souris. Une bonne dératisation non suivie d’actions préventives dans certains endroits sensibles ou stratégiques, perdra vite de son efficacité. A noter : un peu d’huile essentielle d’eucalyptus sur des morceaux de coton déposés dans les endroits où des crottes de souris ont été repérées a un effet répulsif qui peut se révéler suffisant pour empêcher tout retour. Le procédé est par ailleurs naturel et sans danger pour les animaux domestiques ou les enfants, contrairement aux grains empoisonnés.
Pigeons : stériliser ou effaroucher plutôt qu’éliminer
Nourriture disponible en grande quantité, prédateurs quasi inexistants, nombreux édifices disponibles pour nicher et nidifier… Autant de raisons qui favorisent le développement des pigeons dans toutes les villes de France, et particulièrement dans les grandes agglomérations. En effet, à raison de six couvées de deux œufs par an et d’une capacité de reproduction possible à partir de quatre semaines, leur nombre peut croître de façon exponentielle, même si leur espérance de vie est très réduite en ville. Face à cette situation, nombre de riverains cherchent à limiter la présence des pigeons qui peuvent occasionner des désagréments plus ou moins importants. A commencer par leurs déjections sur les rebords de fenêtres ou les cours d’immeuble qui, outre l’aspect peu esthétique et les dégâts structurels qu’elles entraînent, peuvent causer des problèmes d’odeur, voire d’hygiène avec la présence accrue de bactéries, virus et insectes. Les occupants situés près des nids peuvent aussi avoir à faire face à des roucoulements envahissants et particulièrement désagréables.
Dans ce cas, une “dépigeonnisation” devra être entreprise. Attention toutefois : il est totalement illusoire d’espérer s’en débarrasser totalement, aussi, les personnes ne supportant plus la vue d’un pigeon auront tout intérêt à déménager !
Photo : Rat-pigeon, ville de Fontenay-sous-Bois - Crédit : DR
Quelques solutions peuvent toutefois empêcher qu’ils se révèlent trop envahissants.
La pose de pics ou la mise en place d’un filet sont un bon moyen d’empêcher les pigeons d’accéder aux façades d’immeubles ou de construire des nids. D’autant qu’une fois installés, ils y élisent domicile à vie ! Dans le même ordre d’idée, il faudra veiller à obturer les crevasses, petits trous et, de manière générale, toutes les ouvertures situées en hauteur.
Parallèlement, la distribution de contraceptifs aux oiseaux est un bon moyen de contenir leur reproduction. Problème : les campagnes de nourrissage avec des grains contenant un contraceptif spécifique, doivent être renouvelées régulièrement pour être efficace, ce qui peut revenir cher en main d’œuvre. Deux types de graines sont utilisables. Les premières, à base de maïs imprégné d’hormones (Ornistéril), doivent être distribuées 150 jours par an. Les secondes qui bloquent ou perturbent l’ovulation (azacholestérol, busulfan) sont à distribuer dans de courtes périodes de temps chaque année. Contrairement aux graines enduites d’anticoagulant utilisé contre les rongeurs, les graines contraceptives pour pigeons sont sans danger pour l’homme ou les animaux domestiques. Par ailleurs, ces graines sont d’un diamètre suffisamment important pour que les autres espèces d’oiseaux plus petites ne puissent les ingérer. Si les nids sont accessibles, secouer les œufs arrêtera leur développement et limitera ainsi le développement de la population concernée.
Dernière solution, plus folklorique, mais efficace également, la dissuasion avec des faucons. Dressés pour déplacer et effaroucher les pigeons, cette méthode ne vise pas tant à tuer les volatiles qu’à les insécuriser régulièrement pour qu’ils quittent les lieux.
Insectes : coriaces à éliminer
Face à un développement important d’insectes dans un appartement, il convient en premier lieu d’obturer tous les points d’entrée possibles, afin de limiter tout nouvel apport extérieur. Portes ou fenêtres ouvertes ou mal scellées, fentes ou crevasses dans les murs, ouvertures autour des conduits, sont autant d’accès possibles. Des moustiquaires bien ajustées et en bon état pourront également empêcher les insectes volants ou rampants de pénétrer à l’intérieur des logements. Attention également aux espaces autour des conduits de plomberie et d’électricité qui constituent de véritables autoroutes à insectes, a fortiori dans une atmosphère humide. Les animaux de compagnie, pour peu qu’ils soient en contact avec l’extérieur, peuvent aussi être une source de “contamination”, sans oublier les occupants eux-mêmes.
Opérant un retour fracassant en Europe, depuis les valises des voyageurs ou les meubles déménagés, la punaise de lits est un exemple typique de l’insecte très difficile à éliminer une fois à l’intérieur. Cet insecte qui craint la lumière est capable de se cacher dans les moindres anfractuosités à sa disposition, ce qui le rend d’autant moins détectable. La punaise va pondre de deux à cinq œufs par jour d’où un développement lent pendant environ un mois, jusqu’à ce que leur nombre augmente de façon exponentielle une fois les premiers œufs éclos arrivés à leur maturité sexuelle. L’infestation va alors passer d’une centaine d’individus à plusieurs dizaines de milliers en seulement six mois faute d’intervention professionnelle. Et elle peut vite devenir un cauchemar puisqu’elle va occasionner des piqûres à l’homme une fois celui-ci endormi. Nul n’est à l’abri, l’hygiène des occupants et du bâti n’ayant strictement aucune incidence sur la présence ou pas de ce nuisible qui se nourrit exclusivement… de sang humain !
Pour l’éradiquer, les remèdes de grand mère ne seront d’aucune utilité, l’insecte étant particulièrement coriace. Le professionnel appelé à la rescousse commencera tout d’abord par examiner soigneusement les endroits où elle se cache avant de vaporiser un insecticide puissant dans les pièces infectées totalement closes. Inutile de préciser que les occupants auront été évacués au préalable et qu’il faudra procéder à une aération poussée, une fois tous les insectes détruits. Il est également possible de jouer sur la forte sensibilité de ce nuisible aux températures extrêmes, en particulier avec l’utilisation d’appareils à vapeur d’eau très chaude. Les effets personnels pourront dans le même temps être placés dans une chambre frigorifique, ou, si possible, passés en machine à haute température.
A noter : certains chiens dressés entre 600 et 1 000 heures se révèlent d’excellents dénicheurs de punaises de lit avec des résultats fiables à 95%. De quoi accélérer la détection de visu tout en permettant de cibler plus efficacement le traitement. ●
Photo : Punaises de lit sommier - Crédit extermination ABC
Ce qu'il faut retenir
Un couple de rats peut engendrer une descendance de plus de 5000 individus en un an !
Les nuisibles, outre les nuisances qu’ils entraînent, sont susceptibles de véhiculer des maladies.
Un traitement de choc sans prévention ni suivi est quasiment voué à l’échec.
La sensibilisation de l’ensemble des copropriétaires est primordiale pour le succès de l’opération.
Eliminer physiquement les pigeons, en plus d’être cruel, ne réglera pas le problème. Mieux vaut miser sur l’effarouchement, le déplacement et la stérilisation.