Choisir le bon fournisseur et négocier le bon contrat
La loi NOME (Nouvelle organisation du marché de l’électricité), votée en 2010, qui entend libéraliser le marché énergétique dominé par EDF et Engie (ex-GDFSuez), a supprimé les tarifs réglementés de vente pour les professionnels ayant des consommations moyennes et importantes d’électricité (tarifs jaunes et verts, depuis le 1er janvier 2016) mais les a maintenu pour les petits consommateurs (tarif bleu) et permet, désormais, aux fournisseurs alternatifs, de proposer des tarifs compétitifs. Ainsi, tous les clients non-domestiques dont la puissance souscrite est supérieure à 36 kVA ont pu quitter, depuis le 31 décembre 2015, les tarifs réglementés pour une offre de marché.
Selon le baromètre Energie-Info du médiateur national de l’énergie, «l’organisation des marchés de l’électricité et du gaz naturel est encore aujourd’hui confuse pour les ménages français. La répartition des rôles des différents acteurs est toujours assez peu appréhendée du grand public». Beaucoup considèrent qu’ENGIE (anciennement GDF Suez) et EDF forment une seule et même entité. Or, ceux sont bien deux sociétés différentes et concurrentes. Seuls 28 % des consommateurs en seraient informés.
Il devient difficile de s’y retrouver parmi toutes les offres proposées. Il ne faut pas hésiter à faire jouer la concurrence, comparer les offres. Mais, en amont, il est nécessaire de bien connaître les besoins et la consommation de la copropriété, de vérifier les délais de résiliations afin d’anticiper, et de calculer les budgets annuels. Il existe une multitude de sites permettant de comparer les différentes offres proposées en France.
Le site en ligne Selectra s’est associé avec le site Seloger.com et propose un comparateur d’énergies afin d’obtenir des tarifs négociés plus avantageux que les tarifs réglementés. «Alors que les tarifs réglementés du gaz naturel augmentent de 2,6 % au 1er mars 2017, dans le sillage d’une hausse de 5 % au 1er janvier, Seloger lance une opération d’achat groupé d’électricité et de gaz ouverte aux utilisateurs de ses services et à tous les Français. Le principe : se regrouper pour jouer sur la force du nombre et négocier une offre moins chère pour les inscrits», précise le site. Parmi les meilleures offres actuelles, Dyneff propose pour le gaz, 13 % de remise sur le prix du kWh HT par rapport aux tarifs réglementés du gaz garantis pendant trois ans ; Direct Energie propose 10 % de remise sur le prix du kWh HT par rapport aux tarifs réglementés garantis à vie ; Happ-e (l’offre tout en ligne du groupe Engie) propose 14 % de remise pour l’électricité.
Le site en ligne Opera Energie propose, lui aussi, un comparatif des offres des fournisseurs en gaz et en électricité. Il indique s’il convient de changer de fournisseur, les impacts que cela aura dans ce cas et les démarches à effectuer.
D’une manière générale, les fournisseurs d’électricité Happ-e d’Engie, Direct Energie et Lampiris restent leader en terme de prix du kWh. Si la copropriété est équipée en chauffage électrique, il est plus avantageux de privilégier une réduction sur le prix du kWh. Dans le cas inverse, lorsque le chauffage de l’habitat n’est pas électrique et lorsque la production d’eau chaude sanitaire n’est pas produite à partir d’un cumulus électrique, il est conseillé d’opter pour Planète Oui, qui propose des prix d’abonnement très réduit. Le site Kelwatt l’affirme : «la majorité des fournisseurs alternatifs proposent des réductions sur le prix du kWh. Or, pour un petit consommateur, il sera plus intéressant de faire des économies sur la partie fixe de la facture, à savoir l’abonnement. Il ne faut pas s’attendre à diviser sa facture par deux, puisque celle-ci inclut de nombreuses composantes incompressibles, dont les taxes et les tarifs d’acheminement rémunérant les réseaux de transport et de distribution d’électricité. Les économies sont donc limitées pour les petits consommateurs, mais elles sont toujours bonnes à prendre dans la mesure où le changement de fournisseur d’électricité est simple et sans frais».
La lettre du médiateur national de l’énergie de novembre 2016 affirme qu’aujourd’hui, «39 % des Français connaissent la marche à suivre pour changer de fournisseur d’énergie (2 fois plus qu’en 2011), mais ils ne sont que 13 % à avoir sauté le pas et 76 % n’ont pas l’intention de le faire. Lorsqu’ils changent, leur objectif premier est de réduire le montant de leurs factures. Pourtant, ils ne sont qu’un tiers à avoir eu le réflexe d’utiliser un comparateur d’offres.»