Principal poste de dépenses des copropriétaires depuis toujours, le chauffage est en grande partie responsable de la forte augmentation des charges des copropriétés, ces dernières années. Focus sur les mesures à mettre en œuvre.
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Point de comptage et estimation (PCE), consommation annuelle de référence (CAR), profil… Disposer d’une bonne connaissance des besoins de la copropriété, que ce soit sur la quantité d’énergie consommée, les répartitions dans le temps des consommations, ou bien encore d’éventuelles interruptions de consommation s’avère indispensable pour choisir au mieux un fournisseur. Outre l’historique des factures transmises par ce dernier, la comparaison des offres doit s’appuyer, si nécessaire, sur des informations complémentaires fournies par le gestionnaire de réseau (GRD).
Le choix du fournisseur
Plusieurs critères entrent en jeu. A commencer, bien sûr, par le prix de vente de l’énergie, en comparant la partie fixe que constitue l’abonnement et la partie variable, à savoir, la consommation en kilowattheures. Attention à bien comparer les montants sur la même base : hors toutes taxes, hors TVA, ou bien TTC.
En cas de promotions ou de remises, il convient, par ailleurs, de vérifier les conditions de l’offre promotionnelle et sa durée. Méfiance vis-à-vis des offres avec des réductions valables très peu de temps. Elles visent souvent à faire souscrire la copropriété au plus vite sans lui laisser le temps de la réflexion.
La nature de l’offre choisie, dont dépend le mode d’évolution des prix, va également grandement influencer le niveau de prix futur. Quatre grands types d’offre sont disponibles.
• Les offres au tarif réglementé, dont les tarifs sont fixés par les pouvoirs publics. Pour l’électricité, ils évoluent une fois par an, généralement le 1er août. Pour le gaz, les tarifs peuvent évoluer tous les mois.
• Les offres de marché à prix indexé évoluant en fonction de la variation d’une valeur de référence indiquée dans le contrat. Par exemple, lorsque le prix d’une offre de marché est indexé sur les tarifs réglementés de vente, le prix de cette offre évoluera à la même fréquence que les tarifs réglementés dans le respect du niveau d’indexation défini dans le contrat.
• Les offres de marché à prix fixe, où ce dernier est figé pendant une durée déterminée par contrat : 1 an, 2 ans ou 3 ans. Les fournisseurs s’engagent sur le prix pendant une durée déterminée.
• Les offres de marché à prix libre, avec des tarifs fixés librement par le fournisseur. Leur évolution est définie par le contrat.
Outre les aspects tarifaires, il convient enfin de vérifier la durée d’engagement prévue par le contrat, les conditions de résiliation (motifs possibles, durée du préavis…) et les conséquences en cas de résiliation anticipée, en particulier, les frais éventuellement applicables.
La copropriété peut également intégrer des critères environnementaux dans son choix, en privilégiant, par exemple, des offres d’électricité verte dans lesquelles le fournisseur certifie qu’il a produit ou acheté de l’électricité d’origine renouvelable en quantité équivalente à la consommation des clients y ayant souscrit. Des offres de fourniture de gaz « compensées carbone » sont également disponibles. Ces dernières intègrent dans leur prix l’achat de crédits carbone pour compenser les émissions de CO2 liées à la consommation de gaz naturel.
Enfin, il convient de :
• Comparer les prix de l’abonnement et de la consommation et s’assurer que l’acheminement (transport et distribution) est bien inclus ;
• Vérifier si le contrat comporte ou non un engagement de consommation et d’éventuelles pénalités ;
• Etudier la fixation des prix et leur révision ;
• Se pencher sur la gestion client et les services inclus ou payants de chaque opérateur.
Un matériel plus performant
Les chaudières modernes au gaz ou au fioul possèdent un rendement élevé avec, à la clé, des économies de combustible et des rejets moindres de gaz à effet de serre et d’émissions polluantes. Ainsi, les chaudières à condensation améliorent-elles de 10 à 15 % les résultats des chaudières standard, tandis que les chaudières basse température réalisent des gains de consommation de 5 à 10 % par rapport à une chaudière moderne standard. Autant d’avantages qui expliquent leur coût, plus élevé que celui de chaudières “standards”.
Attention toutefois ! Le remplacement d’une chaudière classique par une chaudière à condensation nécessite la plupart du temps d’adapter l’hydraulique de l’installation tant au niveau de la production que de la distribution.
Des chaudières neuves montées sur d’anciennes installations peuvent en effet subir, dès les premiers mois de fonctionnement, un embouage important susceptible de provoquer une détérioration irrémédiable. Dans le même ordre d’idée, la qualité de l’eau aura aussi toute son importance. L’installation doit donc impérativement être rincée avant la mise en route pour éliminer les résidus issus de la réalisation, tels que des bouts de soudure, de la graisse, de la filasse… En outre, si l’installation présente des traces importantes de corrosion interne, un désembouage complet est à prévoir. Pour ce qui concerne la prévention, un système de désembouage – éventuellement associé à l’emploi de réactifs pour disperser les boues – doit permettre de les capter et les séparer avant leur entrée dans la chaudière.
Par ailleurs, les températures de fumée plus basses à la sortie d’une chaudière à condensation risquent d’entraîner une condensation résiduelle dans la cheminée, ce qui peut, in fine, la détériorer. Le coût du gainage du conduit de cheminée – qui peut s’avérer non négligeable suivant la configuration de la chaufferie – doit donc être pris en compte au préalable.
Enfin, si l’installation comporte plusieurs chaudières, il convient de prévoir une régulation à même de concilier le fonctionnement de l’ensemble des chaudières.
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Passage aux tarifs déréglementés : les points essentiels à retenir • La sortie du tarif réglementé se fait sans frais de résiliation et sans préavis. • Les démarches auprès du gestionnaire de réseau sont assurées par le nouveau fournisseur. • Le changement de fournisseur n’a aucune incidence technique sur l’énergie distribuée : même qualité, même réseau, même compteur… |
Tarifs dérégulés du gaz : de grosses économies pour un bailleur social Fondé en 1920, l’Office public de l’habitat interdépartemental de l’Essonne, du Val-d’Oise et des Yvelines (Opievoy) gère aujourd’hui plus de 50 000 logements répartis dans 7 départements d’Île-de-France et près de 200 communes. Jusqu’alors, l’Opievoy achetait à l’opérateur historique, le gaz utilisé pour le chauffage à des tarifs régulés. En juin dernier, il est passé au tarif dérégulé en signant un premier appel d’offres, conclu jusqu’en juin 2016, pour la quasi-totalité de son volume de gaz annuel. L’Opievoy a ainsi obtenu une baisse de 18 % sur son achat de matière première pour ses logements en chauffage collectif, à l’exception des réseaux de chauffage urbain où le gaz est acheté directement par le concessionnaire. Le prix entièrement fixe ne variera pas, même si celui “réglementé” du gaz venait à augmenter. Plus de 14 000 logements sont ainsi concernés, soit près de la moitié du patrimoine chauffé collectivement sur l’ensemble de la région Île-de-France. Les abonnements et l’entretien du matériel ne sont toutefois pas concernés par cette baisse. Selon le bailleur social, les locataires concernés peuvent attendre une baisse de 5 à 10 % sur leur facture globale. Le tout, bien sûr, à consommation équivalente et sous réserve d’éventuelles taxations supplémentaires. |
Pour aller plus loin • Site d’information des pouvoirs publics pour les consommateurs d’électricité et de gaz naturel, développé par le médiateur national de l’énergie : www.energie-info.fr/ |