[N° 585] - Bruits et odeurs en copropriété : comment s'en protéger ? - Se préserver des bruits aériens

par Paul TURENNE
Affichages : 75172

Index de l'article


Se préserver des bruits aériens


Pour s’isoler des bruits aériens intérieurs passant par une paroi, différentes techniques peuvent être utilisées. A commencer par un enduit plâtre ou ciment pour les parois peu ou pas étanches à l’air, du fait, par exemple, de briques mal jointes ou de parpaings mal montés. Mais, le plus souvent, l’isolation obtenue ne sera pas suffisante.
Pour la renforcer, la solution la plus simple à mettre en œuvre consiste à coller sur la paroi existante des complexes de doublage au moyen de plots de mortier-colle. Ces produits prêts à l’emploi sont constitués d’une plaque de plâtre collée sur un panneau de laine minérale ou de polystyrène expansé élastifié, de 40 à 100 mm d’épaisseur. Pour être efficace, le montage doit avoir une épaisseur de 70 mm et le collage doit être appliqué à raison de 8 à 10 plots au mètre carré. Attention, les isolants rigides à fonction uniquement thermique, notamment le polystyrène expansé, le polystyrène extrudé ou le polyuréthane rigide associé à une plaque de plâtre sont absolument inefficaces contre le bruit. Pire, ces doublages peuvent dégrader la performance acoustique du mur support. S’ils sont collés par l’intérieur, ils vont augmenter les transmissions latérales et ainsi réduire l’isolement entre appartements.
Plus la couche isolante est épaisse, meilleure sera la performance acoustique. Ces plaques ont pour avantage de ne pas trop empiéter sur la surface intérieure, mais ne peuvent être employées que sur des murs droits et en bon état.
Autre possibilité : les doublages sur ossature métallique. Comme leur nom l’indique, ces doublages sont constitués de profilés métalliques qui forment l’ossature, d’une lame d’air partiellement remplie d’isolant d’une épaisseur minimale de 40 mm et de plaques de plâtre. L’isolant peut être de la laine de roche ou bien de la mousse acoustique (mélamine), mais dans tous les cas, il faut bien veiller à ce qu’il ne soit pas comprimé. Une épaisseur minimum de 100 mm, montage compris, est requise pour une bonne efficacité. Par ailleurs, l’étanchéité entre les plaques et en périphérie doit être soignée. A noter, cette technique peut également être mise en œuvre sur des plafonds, les complexes de doublage pour isoler phoniquement les plafonds étant à proscrire dans ce cas. Cela étant, un doublage sur ossature métallique, aussi performant soit-il, ne pourra jamais rivaliser avec une isolation du plancher de l’étage supérieur en vue de lutter contre la transmission des bruits de chocs.
Dernière possibilité plus lourde et réservée au cas les plus «sévères», les contre-cloisons maçonnées désolidarisées. Concrètement, il s’agit d’apposer une bande élastomère d’une épaisseur 5 mm et de largeur égale à l’épaisseur de la cloison enduite. Puis de monter une contre-cloison, en brique, carreaux de plâtre ou blocs de béton cellulaire, ainsi désolidarisée du gros-œuvre. Les résultats obtenus sont le plus souvent excellents, mais cette solution est de loin la plus contraignante.