[N° 561] - LA RT 2012 sur les rails

par Paul TURENNE
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La réglementation thermique « Grenelle Environnement 2012 » (RT 2012) destinée à généraliser la construction de «bâtiments basse consommation» (BBC) sera disponible d’ici la fin de cette année. Explications.

Paul TURENNE

Si la mention BBC commence à apparaître sur les prospectus des promoteurs immobiliers, la RT 2012 ne s’imposera qu’aux permis de construire déposés à partir du 1er juillet 2011 pour les bâtiments neufs du secteur tertiaire, public et les bâtiments construits dans les zones de rénovation urbaine (zones ANRU). Pour les autres immeubles neufs résidentiels, ce ne sera qu’à partir du 1er janvier 2013.
A ces dates, les immeubles devront présenter une consommation d’énergie primaire moyenne inférieure à 50 kWh/m2/an pour être considérés comme des BBC, alors que les neufs livrés aujourd’hui consomment 150 kWh/m2/an et que la moyenne nationale de consommation est de 250 kWh/m2/an.
A noter : le seuil de consommation à ne pas dépasser est augmenté temporairement de 15 % (7.5 kWh/m2/an) dans le logement collectif, jusqu’au 1er janvier 2015.


Une triple obligation de résultats

1. Exigence d’efficacité énergétique minimale du bâti

Ce besoin bioclimatique ou « Bbiomax » sera limité par conception, en optimisant à la fois le chauffage, le refroidissement et l’éclairage, indépendamment des systèmes énergétiques mis en oeuvre. Ainsi, l’accent sera mis sur développement des surfaces vitrées permettant un éclairage naturel des locaux et facilitant l’apport solaire pour le chauffage. La valeur moyenne du Bbiomax sera, par ailleurs, modulée selon la localisation géographique, l’altitude et le type d’usage du bâtiment.

2. Exigence de consommation conventionnelle maximale d’énergie primaire

Appelée le « Cmax », cette exigence porte sur les consommations de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, mais aussi de production d’eau chaude sanitaire et d’auxiliaires (pompes et ventilateurs). C’est ce Cmax qui devra être de 50 kWh/m2/an d’énergie primaire, modulé selon la localisation géographique (classement en 8 zones géographiques et non plus 3 comme pour la RT 2005),
l’altitude, le type d’usage du bâtiment, la surface moyenne des logements (cf. graphique 1 ci-dessous ) et les émissions de gaz à effet de serre. Sur ce dernier point, seul le bois-énergie, au très bon bilan CO2, ainsi que les réseaux de chaleur les moins émetteurs, feront l’objet d’une modulation de cette exigence, limitée à 30% au maximum.

3. Exigence de confort d’été dans les bâtiments non climatisés

La RT 2012 définit une température intérieure de référence (Ticréf). Il s’agit là d’une exigence de confort d’été des catégories de bâtiments dans lesquels il est possible d’assurer un bon niveau de confort en été sans avoir à recourir à des climatiseurs. Ces catégories (CE1 et CE2) dépendent du type d’occupation et de la localisation (zone climatique, altitude, proximité de zones de bruit). Pour ces bâtiments, la température la plus chaude atteinte dans les locaux, au cours d’une séquence de 5 jours très chauds d’été, ne devra pas excéder un seuil définis par la RT 2012.


Plusieurs exigences de moyens

Outre ces obligations de résultats, les pouvoirs publics ont souhaité y ajouter des exigences de moyens. Ainsi :

Les tests permettant de vérifier l’étanchéité à l’air de l’enveloppe des logements (tests dit de la «porte soufflante») dans le collectif seront obligatoires tant que les professionnels n’auront pas mis en œuvre une démarche de qualité dans leur processus de construction).
L’isolation du bâtiment devra impérativement être optimisée grâce au traitement des ponts thermiques.
La consommation d’énergie devra être mesurée ou estimée selon les principaux usages et les occupants du logement devront en être informés à des fins pédagogiques grâce à des appareils de type « compteurs intelligents ».
Enfin, les équipements les plus performants devront pouvoir être mis en place, qu’il s’agisse des pompes à chaleur, des chaudières à bois, du triple vitrage, de la ventilation double flux dans certaines régions, des chauffe-eau thermodynamiques ou bien encore des capteurs solaires thermiques.

 

Une consommation globale d’énergie réduite d’un facteur 2 à 4
Crédit : Meeddm


Quelques chiffres


D’après le ministère du développement durable, la réduction de la consommation d’énergie primaire liée a la RT2012 serait de 150 milliards de kWh entre 2013 et 2020.

La réduction des émissions de CO2 serait, elle, comprise entre 13 et 35 millions de tonnes de CO2 sur la même période.