[N° 553] - RT 2012 et thermique d’été et d’hiver

par Paul TURENNE
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Index de l'article

La RT 2012 impose pour toute construction neuve dont la demande de permis de construire aura été déposée à compter de la fin 2012, une consommation d’énergie primaire inférieure à un seuil de 50 kWh/m2/an en moyenne. Pour les bâtiments existants, à l’achèvement de tout travaux de réhabilitation, le maître d’œuvre devra attester la bonne prise en compte de la réglementation thermique. Des mesures qui nécessitent d’optimiser la thermique d’été et d’hiver.  

Paul TURENNE

Le confort thermique en été et en hiver implique de maîtriser la température intérieure pour les usagers tout en minimisant les consommations d’énergie. Les préoccupations acoustiques qui viennent se greffer sur ces préoccupations influent également sur le choix des solutions mises en œuvre, tout comme la zone climatique, l’altitude et la classe d’inertie du bâtiment, mais aussi l’inclinaison et l’orientation des baies, et bien sûr la performance des équipements prévus.

Baies vitrées

Les caractéristiques idéales de baies vitrées pour assurer un bon niveau de confort intérieur et une consommation d’énergie minimale varient entre le jour et la nuit et suivant les saisons. Ainsi, un vitrage réfléchissant, par exemple, évitera les surchauffes en été, mais réduira l’éclairage naturel. Qui plus est, les apports solaires seront moindres en hiver et l’isolation thermique ne s’en trouvera pas améliorée. Pour y remédier, des volets isolants, peuvent permettre de varier les flux d’énergie suivant les besoins, en passant des apports solaires maximaux à des déperditions thermiques minimales, notamment la nuit, en fermant les lames. La position des baies vitrées peut également engendrer une économie de chauffage pouvant aller jusqu’à de 30 % de la consommation moyenne en hiver, tout en limitant l’inconfort lié aux surchauffes estivales.

L’isolation

L’isolation joue bien sûr un rôle primordial. Aussi, faut-il accorder une importance particulière à la certification « Acermi » qui figure obligatoirement sur tous les isolants et complète le marquage CE. La résistance thermique avec la conductivité thermique, le comportement à l’eau, le comportement mécanique (et, selon les cas, la réaction au feu) sont a minima certifiés.
Au delà de ces caractéristiques, il convient de choisir le produit isolant selon son application dans l’ouvrage, notamment avec le classement I.S.O.L.E qui indique l’aptitude à l’emploi du produit.

Rappel

Actuellement, le décret n°2007-363 du 19 mars 2007 encadre les choix techniques à adopter lors d’une rénovation pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Il distingue deux cas :
La RT « éléments par éléments », si les travaux concernent une copropriété antérieure à 1948 ou d’une surface inférieure à 1000 m2 ou lorsque les travaux ne dépassent pas 322 € / m2 surface hors d’œuvre nette (SHON).
La RT « globale », lorsque les travaux concernent des bâtiments postérieurs à 1948, d’une surface supérieure à 1 000 m2 et que les travaux dépassent 322 € / m2 SHON.
 

Orientation Remarques

Sud,

Sud-est,

Sud-ouest

Eté: Risques de surchauffes importants (protections solaires indispensables pour réguler les apports de chaleur de demi-saison et d'été)

Hiver: Apport solaires gratuits, éclairage naturel important

Est,

Ouest

Eté: Risques de surchauffes importants (rayons solaires rasants d'ouest difficilement arrêtables par des stores ou des auvents)

Hiver: Exposition importante aux intempéries (la qualité des menuiseries doit être d'autant plus élevée)

Nord

Apports de lumières plus faibles mais non négligeables.

Déperditions thermiques inévitables: prévoir des vitrages à isolation renforcée (triple vitrage, vitrage peu émissif) et limiter les surfaces aux stricts besoins d'éclairage.

 

 

 

 

 


 

Quelques notions essentielles de thermique à retenir


Résistance thermique R exprimée en m2.K/W (plus le R est grand et plus le matériau est isolant)
R conseillé :

Murs 2 à 3,20
Combles – rampants 5 à 6
Plancher bas sur vide sanitaire 2 à 3,5
Plancher bas sur terre-plein 1,40 à 2

Conductivité thermique l(lambda) en W/m.K : capacité d’un matériau à conduire la chaleur (plus le l est petit et plus le matériau est isolant, sachant que 0,035 est un très bon chiffre)

Conductivité du vitrage K : doit être le plus bas possible en hiver pour réduire les déperditions thermiques

Facteur Solaire g : proportion de l’énergie solaire qui entre à l’intérieur d’un bâtiment comparé à l’énergie reçue à l’extérieur de la paroi vitrée (Idéalement, il doit être élevé en hiver pour que le bâtiment puisse bénéficier des apports solaires et bas en été pour éviter les surchauffes.)

Cœfficient de transmission thermique exprimé U en W/m2.K : déperdition de la chaleur par m2 de paroi et pour 1° d’écart de la température (il doit être le plus faible possible)

Ug : coefficient de transmission surfacique du vitrage.
Uw : coefficient de transmission surfacique de la fenêtre ou porte fenêtre

Cœfficient de transmission linéique y(psi) en W/m.K : déperdition de chaleur par m2 et pour un 1°C d’écart de température (dit pont thermique)

Cœfficient de consommation d’énergie Cep en kWEP/m2.an : consommation conventionnelle d’énergie primaire du bâtiment