“Les syndics sont de bons professionnels, mais ils ne sont pas assez rémunérés ; s’ils l’étaient plus, alors ils seraient vraiment bons”. C’est l’avis de la CNAB* pas le nôtre.
D’abord sans même parler de la gestion au jour le jour des copropriétés, qui n’est pas toujours satisfaisante, loin s’en faut, disons que les syndics sont rarement des gestionnaires performants en ce qui concerne la maîtrise des charges. Or, c’est d’abord cela qu’on demande à un syndic.
Ensuite il est inexact de dire que les honoraires des syndics - tous confondus - sont insuffisants. Le chiffre de la CNAB , qui parle d’une rentabilité de 1,77 %, ne reflète pas du tout la réalité. Nous avons d’ailleurs posé trois questions à à la CNAB qui se garde bien de répondre.
B. DHONT Directeur de l’ARC (Association des Responsables de Copropriétés)
Trois questions
Pourquoi les produits financiers ont-ils été écartés des recettes affectées à l’activité “syndic “ ?
Le taux de 1,77 % obtenu prend-il en compte les honoraires privatifs très importants prélevés par les syndics (impayés, mutations) ; ce taux prend-il en compte les marges impressionnantes réalisées sur les photocopies (10 000 lots de copropriétés, soit 350 copropriétés, font 700 000 copies par an, soit -pour des photocopies facturées 0,40 € et qui reviennent à 0,05 €- une marge de… 255 000 € !). Lorsque l’on prend en compte les VRAIES recettes des syndics la marge remonte à 5 % voire 10 % pour certains !
Les contrats de syndic
La CNAB reprend le chiffre d’une réponse ministérielle faisant état - au 30 mars 2008 - d’un taux de conformité des contrats de syndic avec d’avis du CNC (Conseil National de la Consommation) de … 89 % ! Chiffre d’autant plus improbable comme chacun sait qu’à cette époque à peine 50 % des syndics avaient commencé à essayer d’appliquer l’avis.
Aujourd’hui - janvier 2009 - SIX organisations nationales de consommateurs et de copropriétaires d’une part mettent en cause les chiffres avancés, d’autre part relèvent les problèmes importants que posent toujours les contrats de syndic et demandent, enfin, que l’avis - trop peu suivi - soit transformé en arrêté. On est loin de l’autosatisfaction de la CNAB.
Sondage BVA
Régulièrement, depuis des années, les syndics font état de sondages flatteurs pour eux mais invérifiables.Nous notons cependant qu’il y a quatre ans la FNAIM parlait d’un taux de satisfaction proche de 90 %. Même si l’on fait une seule seconde crédit au récent sondage de la CNAB, le dévissage est tout de même de l’ordre de 20 %. Pas de quoi pavoiser.
On le voit : la CNAB fait preuve d’un véritable autisme :
- elle pense que les copropriétaires sont très contents de leur syndic ;
- elle laisse croire que les syndics sont très respectueux des règles de transparence édictées par le Conseil National de la Consommation ;
- elle se félicite de la haute compétence de syndics, simplement un peu bridée par des honoraires qu’elle présente comme étant insuffisants.
Et si on parlait compétence, de maîtrise des charges, d’économies d’énergie, de présence sur le terrain, de disponibilité, de transparence tarifaire ?
* (Confédération Nationale des Administrateurs de Biens)