Copropriété | Qu’est-ce qui nous fait courir à un salon ?

par Nathalie LEVRAY, journaliste
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copropriété 703Synonyme de notoriété, de crédibilité et de développement d’affaires, le regroupement des acteurs de la copropriété, en un lieu donné pour un temps limité, permet aussi de se former, s’informer et se rencontrer.

©Aurore_Jean
Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 703 de novembre 2024

Axés sur la seule copropriété, couplés avec l’habitat ou plus largement avec l’immobilier, voire avec les innovations et les nouvelles technologies, organisés par des entreprises familiales ou des sociétés et groupes plus importants, soutenus par des acteurs majeurs du secteur ou affichés comme indépendants, les salons qui traitent de la copropriété sont pléthore. On en trouve toute l’année et un peu partout en France : Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Nice, Nîmes, Paris, Strasbourg, Thionville, Toulouse, Rennes, etc.

Certains les organisent depuis près de trente ans, d’autres en ont fait leur métier plus récemment. Mais qu’est-ce qui fait courir les copropriétaires, les syndics et gestionnaires de copropriété, les entrepreneurs, architectes, ingénieurs, bureaux d’études, fournisseurs de matériels ou en énergie, ascensoristes, éditeurs de logiciels, les assureurs, avocats et autres fournisseurs de services, d’un bout à l’autre du territoire ?

 

Rendez-vous physique et vraies rencontres

Qu’ils le préparent, qu’ils y exposent, qu’ils en arpentent les allées, le salon demeure un rendez-vous incontournable pour les acteurs de la copropriété.

Si le Covid a permis de tester salons virtuels et webinaires avec «beaucoup d’enthousiasme», raconte Olivia Milan, commissaire générale du salon de la copropriété et de l’habitat de Paris, «nous sommes revenus depuis 2022 au salon physique qui répond au besoin de se voir». Une analyse partagée par Quentin Vuillerez, organisateur des salons Solucop de Nice et Toulouse : «signer des contrats est une chose mais seuls les contacts humains offrent la possibilité d’échange, de convivialité et de rencontres» Stéphane Scarella, directeur du salon Rent Real Estate and New Tech, opine : «les éditions physiques n’ont jamais eu tant de succès. À l’heure de l’intelligence artificielle et de la digitalisation, ré-humaniser rime avec confiance». Reste un avantage aux rassemblements numériques : «une occasion de former et d’informer en un temps restreint», observe Olivia Milan.

 

Copropriétaires, avertis ou consommateurs

Côté copropriétaires, deux types de profils. Les plus investis, souvent membres ou à la tête de leur conseil syndical, aguerris dans les champs juridiques et techniques, viennent chercher de l’information. Au fait de l’évolution des textes, ils s’intéressent d’une manière générale à la réglementation. Olivia Milan confirme les «retrouver dans les ateliers et conférences où ils posent des questions pertinentes». À ce premier profil, Solucop propose des «espaces conseils avec des syndics et des avocats». Son directeur explique nouer «des partenariats avec les collectivités pour apporter des réponses en termes de rénovation». Un sujet d’actualité toujours présent dans les salons du cru 2024. Ces visiteurs avertis cherchent également à rencontrer des fournisseurs, actuels ou futurs, à obtenir des contacts utiles à leur copropriété, des renseignements techniques voire des devis.

La présence des agences départementales d’information sur le logement (ADIL), de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) ou d’associations de consommateurs et usagers constitue un plus. Elle peut aussi permettre de satisfaire des copropriétaires, plus consommateurs, cherchant simplement «la bonne affaire». Le maître-mot de ce second profil est la gratuité et son leitmotiv, d’en obtenir toujours plus…

 

Professionnels, visiteurs ou exposants

Pour Stéphane Scarella, les professionnels visitent Rent pour «trouver de l’inspiration» ; «ils repartent plus intelligents, pleins de propos innovants tenus par de vrais spécialistes». Quentin Vuillerez comme Olivia Milan notent le besoin de formation. Cette dernière insiste sur le côté «rencontres et interactions concrètes qui font la richesse des affaires».

Côté exposants, un salon est l’occasion idéale pour échanger sur les tendances du secteur, découvrir et proposer les nouveautés technologiques. «Être présent est un gage de bonne santé pour nos clients», constate Chloé Arbousset, responsable du marketing d’Edilink, prestataire postal alternatif certifié pour les professionnels et spécialement pour les syndics. «Les salons nous permettent de renforcer notre réseau, de rencontrer nos clients et de toucher de nouveaux prospects», considère Claire Bouin, chargée de communication chez Cogelec, fabricant français d’interphones téléphoniques et de solutions de contrôle d’accès Vigik®. «Nous cherchons à maximiser la visibilité de nos produits», ajoute-t-elle.

C’est aussi l’objectif chez Softysoft, éditeur de logiciels et de solutions connectées. Habitué des salons, son directeur, Bruno Aouizerat, explique participer pour la première fois au salon de la copropriété et de l’habitat pour promouvoir un tout nouveau produit, SoftyScreen, un écran e-paper qui permet au syndic d’afficher à distance les informations dans les halls d’immeuble.

 

Critères et rationalisation des coûts

Le coût de participation, variable d’un salon à l’autre, est loin d’être négligeable. Pour un stand de taille moyenne, la fourchette est de 6 000 à 15 000 €. Tarif auquel il faut ajouter le prix du stand en lui-même, l’aménagement, la décoration et le matériel, puis la présence du personnel sur le site. De quoi augmenter la note. Aussi faut-il bien choisir et, si possible, ne pas se tromper !

Proposant cette année une nouvelle offre Syndiczen, Edilink développe une véritable stratégie : «nous nous positionnons sur les salons incontournables en termes de business et de relation clients ; nous les sélectionnons sur des critères de notoriété et de public attendu, en nous attachant à la communication et aux sponsoring proposés ainsi qu’au trafic dans le salon», détaille Chloé Arbousset.

De quoi challenger les organisateurs qui doivent, note Stéphane Scarella, «proposer chaque année davantage de sujets, casting et thématiques» pour répondre aux exposants et «à l’équation, très forte, du retour sur investissement».