Copropriété | La certification, remède à la mauvaise imagine ?

par Alain PAPADOPOULOS, Secrétaire général de l'association QualiSR
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On ne va pas se mentir : la profession de syndic est à la peine dans l’opinion, et ni les groupes, ni les «nouveaux entrants» n’ont vraiment changé son image dans le grand public, ni permis de mieux comprendre ce métier. Vus comme des machines à facturer à tout bout de champ plus qu’à délivrer un réel service, perçus de plus en plus comme des commerçants et de moins en moins comme une «profession» responsable, ceux qui se sont investis dans cette spécialité exigeante et à la rentabilité serrée se sentent démunis sur les moyens d’améliorer la confiance du client et l’appréciation du service rendu. L’incantation, le déclaratif, la digitalisation à outrance et le marketing, à l’évidence, ne suffisent pas.  Il y va de l’attractivité du métier, de sa capacité à recruter des jeunes diplômés et de se faire rémunérer sa prestation à sa juste valeur.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 702 d'octobre 2024

La profession est rétive à la certification de service. Les certifications Qualité Syndic et ISO, adoptées un moment, l’une dans les années 90, l’autre dans les années 2000 ont été abandonnées. Les deux certifications disponibles aujourd’hui, NF Habitat, généraliste, délivrée par Cerqual (Association Qualitel) et QualiSR, spécialisée sur la copropriété en difficulté, délivrée par SGS Qualicert, n’ont pas encore fait recette, avec moins d’une centaine d’entreprises certifiées sur les quelque 3 000 structurées dans ce métier. La certification est toujours perçue comme une contrainte, un coût, jamais comme le formidable outil de management et de motivation des équipes qu’il peut être s’il est utilisé comme tel, ni dans toute la mesure de ses effets sur la confiance du client et sur la «marque employeur», il est vrai difficilement mesurables, en tous cas immédiatement, et pourtant réels. C’est dommage !

Au-delà, face au défi climatique et dans un contexte économique difficile et de coût du logement croissant, les professionnels ne peuvent plus tarder à s’interroger sur le rôle sociétal qu’ils sont appelés à jouer. Le segment des copropriétés en difficulté est emblématique, mais l’ensemble du parc est en voie de fragilisation. Récemment est apparu le statut de «syndic d’intérêt collectif». Les statuts d’entreprise d’économie sociale et solidaire ou d’entreprise à mission commencent aussi à apparaître et devraient se développer. La démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), très formelle, est aussi une voie, à condition qu’elle ne se limite pas comme souvent à de l’affichage…

Alain Papadopoulos Alain PapadopoulosSecrétaire général de l’Association QualiSR