Les collectivités et les services de l’État – ANAH, ministère du logement, services décentralisés, établissements publics fonciers… – attendent beaucoup des syndics professionnels, dans deux domaines prioritaires des politiques publiques : la rénovation énergétique et le traitement des copropriétés en difficulté.
Et dans les deux cas, ils s’agacent ouvertement que les professionnels ne soient pas à la hauteur, se laissant même tenter dans le second cas de se tourner vers des acteurs plus familiers pour eux, à savoir les bailleurs sociaux, du moins ceux qui ont développé une activité de gestion de copropriétés.
Manque de prise sur des acteurs privés peu ouverts à la sphère publique et plutôt rétifs à l’accumulation d’injonctions et d’obligations dont ils sont l’objet, réforme après réforme ?
Frustration face au manque d’effet sur le terrain des engagements pris par les fédérations professionnelles ou les grands groupes et réseaux qui structurent aujourd’hui la profession ?
Effarement souvent exprimé sur le terrain face à des professionnels manifestement défaillants, dans le cadre des dispositifs d’intervention type OPAH, plans de sauvegarde et autres ORCOD, alors que l’Etat y investit des centaines de millions d’euros chaque année ? Il est vrai qu’en dehors d’une minorité de cabinets structurés et volontaires qu’on retrouve à l’association QualiSR, ce type de copropriétés n’attire pas l’élite de la profession…
Cette préoccupation s’exprime dans un contexte d’inquiétude des pouvoirs publics quant à la capacité des copropriétés à faire face à l’inflation des charges, alors qu’on attend d’elles, qu’elles s’engagent dans des travaux de rénovation énergétique ambitieux !
Les fédérations professionnelles et associations comme QualiSR vont être mobilisées pour renforcer chez les syndics la prévention et le traitement précoce des difficultés, ainsi que pour renforcer la formation des gestionnaires qui reste encore très insuffisante.
Dans le contexte de pénurie aigüe de recrutements dont souffre aujourd’hui la profession, il n’est pas sûr que des résultats soient rapidement au rendez-vous…
Alain Papadopoulos