Laure DauMesnil, la gestion à 360°

par Sophie Michelin-Mazéran, journaliste juridique
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Laure DaumesnilDans la famille des syndics et des administrateurs de biens, voici une figure singulière au caractère bien trempé. Qui a besoin de comprendre l’âme des immeubles avant d’en assurer la gestion. De copropriétés séquano-dionysiennes en difficulté à des immeubles parisiens cossus, Laure Daumesnil surprend par son engagement.

Engagement pouvant l’amener à aider personnellement des copropriétaires peinant à trouver un prêt immobilier. D’ailleurs, ne dit-on pas : «tout ce qui n’est pas donné est perdu».

Focus sur une hyperactive qui a connu plusieurs vies avant de devenir syndic.

Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 700 de juillet 2024
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Informations Rapides de la Copropriété numéro 700 de juillet 2024

«Dès l’âge de 18 ans, je voulais créer ma propre société», se souvient Laure Daumesnil, en ce jour de mai pluvieux où elle nous reçoit dans ses bureaux parisiens, ornés de piles de cartons. «Des archives d’immeubles que je viens d’entrer en portefeuille», précise-t-elle. Elle ajoute, de son regard aiguisé : «J’ai besoin de connaître le passé des bâtiments pour mieux les gérer ensuite».

Pourtant, rien ne prédestinait cette «tête chercheuse», diplômée de l’ESSEC en gestion d’entreprise, également titulaire d’un MBA (Master of business administration) en gestion de patrimoine immobilier et financier, à endosser le rôle de syndic, si ce n’est une appétence pour la valorisation des biens quels qu’ils soient. Après avoir travaillé pour de grands groupes du sud au nord de l’Hexagone, géré les fortunes de grandes familles industrielles, Laure Daumesnil décide de s’installer durablement dans le 7e arrondissement parisien, tout en honorant son ambition professionnelle initiale. En 2012, elle fonde sa société, orientée vers une intermédiation sur-mesure en gestion de biens privés et professionnels, avant de filialiser en 2018, les activités assurantielles et immobilières sous enseignes dédiées.

«J’ai démarré de zéro par la face Nord», raconte-t-elle. Avec pour moteurs, le plaisir et l’envie et pour atouts, une grande capacité de travail et un sens du pragmatisme hérité, sans doute, de ses racines germaniques. Concrètement, elle entre dans la nébuleuse immobilière par la voie de la transaction, sous l’angle des programmes éligibles aux dispositifs de défiscalisation lois Malraux et Monuments historiques, puis par la gestion locative avant de devenir syndic en 2018. Aujourd’hui, son activité principale.

Pour autant, grâce à ses différents agréments conservés dans sa société mère, sous contrôle de l’AMF (l’Autorité des marchés financiers) et de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel), elle ne renonce pas à ses prestations de conseil auprès des investisseurs, héritiers ou porteurs de projets. Comme elle le résume : «je suis une petite structure, mais organisée comme une grande entreprise, avec une vision à 360°». Cette large focale lui est ô combien utile pour exercer le métier de syndic, qu’elle compare à un mouton à cinq pattes. Ce qui n’est pas pour lui déplaire car «plus c’est compliqué, plus je m’épanouis».

Elle explique de sa voix qui trace à vive allure : «Au-delà du volet juridique, technique et comptable, il y a aussi le vivre ensemble à ne pas négliger. Cela participe à la bonne santé des immeubles. Rétablir des équilibres rompus entre résidents représente une des plus belles satisfactions pour moi». Celle qui parle plusieurs langues, allemand, hongrois, anglais, pour ne citer que celles-ci, sait donc s’adapter aux différents profils au sein d’un immeuble pour essayer de les faire avancer dans le même sens. «J’arrive à obtenir un taux élevé de présence aux assemblées générales», souffle-t-elle.

Pas inquiète de l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché, elle souhaite, toutefois, qu’une instance de régulation, dotée d’un pouvoir disciplinaire direct puisse limiter les dérives de certains professionnels et les distorsions de concurrence locale induites par les opérations massives de croissance externe de certains acteurs.

Comme Laure Daumesnil n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers, elle entend bien développer, à moyen terme, son activité de syndic pour pouvoir installer des antennes de proximité départementales en Île-de-France, avec une rigueur et un sens de l’éthique dont elle n’a jamais dévié.

On attend donc la suite !