«La compétence du repreneur est essentielle»
C’est l’amour de la mer qui a poussé Pierre Juillet [nom d’emprunt – NDLR] à reprendre dès la fin de ses études de droit, cette petite agence immobilière dans une station de bord de mer réputée. Titulaire d’un master de droit, il s’est fait engager comme salarié avant de déclarer son intérêt lors de la mise en vente de l’affaire. Aujourd’hui, ce cabinet emploie 3 personnes et gère 42 immeubles représentant 1 000 lots. Son dirigeant cherche à passer la main.
article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 661 de septembre 2020
Quelles sont les motivations pour céder ?
L’approche de la l’âge de la retraite et le souhait de bénéficier des mesures fiscales d’exonérations des plus-values de cession, a été le déclencheur de la recherche d’un repreneur. Ce n’est pas la lassitude de l’exercice du métier mais la volonté d’accompagner une reprise progressive, petit à petit.
Par quels canaux avez-vous fait connaître votre intention de céder ?
Par les fournisseurs et les prestataires de services des copropriétés : ascensoristes, archivistes... Ils connaissent le marché et sont parfois les confidents du syndic sur le départ. J’ai également confié mon affaire à un cabinet spécialisé dans ce type de transactions.
Parmi les contacts noués avec des repreneurs, quelles sont, grosso modo, les proportions entre personnes physiques, cabinets indépendants et groupes nationaux ?
J’ai reçu des demandes de renseignements émanant de trois personnes physiques, de quatre groupes régionaux et enfin, de trois enseignes nationales. Des offres plutôt sérieuses. Mais, j’ai souvent été déçu de l’approche essentiellement financière alors que notre cabinet est avant tout familial et situé dans une ville où tout le monde se connaît.
La grande majorité a demandé le bilan et les comptes avant même de me rencontrer ! Et c’est souvent à sens unique. Seul un groupe d’administration de biens de taille et de notoriété régionales a joué cartes sur table. Le fondateur de ce groupe est venu me voir et m’a indiqué honnêtement les coefficients de valorisation que le groupe applique selon l’activité, syndic, gestion ou transaction, en même temps que je lui confiais les comptes.
Par ordre d’importance, quels sont vos critères d’évaluation des offres de reprise qui vous sont adressées ?
C’est sans conteste et en premier lieu la compétence du repreneur. C’est même essentiel par rapport aux aspects financiers puisque je n’ai toujours pas acté la vente, plus de deux années après l’âge requis pour bénéficier de ma retraite !
Je veux être fier de la reprise de mon affaire.
Comment comptez-vous assurer la transmission de la clientèle ?
Je recherche le schéma d’une reprise progressive avec, idéalement, une cession d’une partie des parts du cabinet en protocolant la cession totale des parts, le cabinet étant propriétaire des murs. Dès lors, la présentation du repreneur aux syndicats des copropriétaires se ferait naturellement. Il n’y aurait aucune raison à ce que les mandats soient remis en cause du fait de la cession.
Quels seraient vos conseils pour un cédant, personne physique ?
Si c’est un passionné par le métier, qu’il ne s’attache pas à céder à tout prix. Il convient de ne pas se précipiter et de cerner les motivations du successeur.
Quels seraient vos conseils pour un repreneur, personne physique ?
Il lui faut un sens aigu de la diplomatie et du contact. Je lui conseille d’avoir de bonnes connaissances du bâtiment, de suivre une formation juridique et de toujours se tenir au fait de l’évolution des lois et règlements.
A lire :