«Unis face aux enjeux électoraux»
Depuis le 25 juin 2020, Danielle Dubrac est la nouvelle présidente de l’Unis, principale organisation des professionnels de l’immobilier. Elle succède à Christophe Tanay qui a effectué deux mandats de trois ans.
D. Dubrac, ingénieure de formation, dirige un cabinet indépendant de syndic de copropriété, d’administrateur de biens et de transactions qu’elle a créé en 1986. Elle est active au sein de l’organisation professionnelle : elle en assure le secrétariat général depuis 2014 et siège au sein du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière (CNTGI).
Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 661 de septembre 2020
Comment l’Unis perçoit les mesures d’application de l’ordonnance du 30 octobre 2019 précisées dans le décret du 2 juillet 2020 ?
Pour l’Unis, la réforme est bonne. Deux mesures phares étaient suspendues à la publication du décret du 2 juillet. Conçu initialement pour lutter contre l’absentéisme et favoriser la participation aux assemblées générales, le vote par correspondance, totalement nouveau, tombe à pic pour traverser les vagues de la pandémie qui restreignent les réunions physiques. Quant au nouveau contrat-type, l’objectif était de sortir du carcan de la première version de 2015 qui établissait une liste de prestations strictement limitatives. Désormais, le syndic pourra enfin innover et proposer des services individualisés aux copropriétaires.
L’ordonnance Covid du 20 mai 2020 a permis - exceptionnellement - au syndic d’interdire une assemblée générale en présentiel. Pensez-vous que Cela peut inciter, à l’avenir, une participation accrue des copropriétaires à des votes par correspondance ou en visioconférence ?
Tout le monde n’a pas forcément la même approche des solutions digitales. Les flux d’information en copropriété sont doubles (papier et numérique) et le resteront encore quelques temps. Favoriser l’un, l’autre ou les deux supports relève de la stratégie commerciale de chaque cabinet. Idem pour la visioconférence ; une partie des copropriétaires n’est ni digital natives ni coutumiers des échanges professionnels en visio. Les retours d’expérience à l’Unis sont encourageants : réunions d’assemblées plus courtes, temps de parole respectés ; les réunions sont donc efficaces.
Vous exercez en Seine-Saint Denis et sur des quartiers classés comme prioritaires pour la politique de la ville : comment percevez-vous l’émergence de l’activité de syndic de redressement ?
L’association Quali-SR (Syndic Prévention Redressement) est présidée depuis juillet 2020 par Olivier SAFAR, par ailleurs président-adjoint de l’Unis. Avec le soutien de l’ANAH, Quali-SR accélère la constitution d’un réseau national de syndics certifiés, notamment dans les secteurs prioritaires du «Plan Initiative Copropriétés» du gouvernement. Il s’agit également d’intervenir en amont, afin d’éviter que les copropriétés ne se fragilisent et soient mises en situation de redressement.
Poursuivrez-vous et selon quel calendrier, le rapprochement de l’Unis avec la Fnaim initié par votre prédécesseur Christophe Tanay ?
La position et la volonté de l’Unis n’ont pas changé. L’objectif est d’être unis face aux enjeux électoraux nationaux que sont l’élection présidentielle et les élections législatives de 2022. Pour l’heure, le plan de relance par la Rénovation est un dossier majeur qui nous rassemble déjà.