Isolants d’origine végétale, minérale, dérivés de la chimie, sous forme de panneaux, de rouleaux ou soufflés… Tout ce qu’il faut savoir pour choisir la solution d’isolation des combles la plus adaptée en fonction de chaque configuration.
Article paru dans les Informations Rapides de la Copropriété numéro 669 de juin 2021
Le chiffre est éloquent : 30 % des déperditions thermiques au sein du bâti s’effectuent par le toit. C’est peu dire que l’isolation des combles -souvent négligée- s’avère indispensable pour toute copropriété souhaitant limiter ses charges de chauffage, voire améliorer significativement le confort d’été. Mais qu’il s’agisse de combles perdus ou de combles aménagés, ce type d’isolation doit impérativement être réalisé dans les règles de l’art pour garantir une efficacité optimale.
Laine de verre, de roche, ouate de cellulose, chanvre, polystyrène…, isolants en rouleaux, en panneaux, en vrac à insuffler : de nombreux matériaux sont aujourd’hui disponibles sur le marché, chacun avec ses caractéristiques. Et le choix va se faire, selon que les combles sont aménagés ou perdus, accessibles ou non, selon les objectifs d’isolation souhaités, ou bien encore, selon la sensibilité écologique des copropriétaires.
Pour des combles perdus non accessibles, un isolant en vrac à insuffler à l’aide d’un tuyau constitue clairement la meilleure solution. Il peut tout aussi bien s’agir de laine minérale, que de ouate de cellulose ou bien encore de produits synthétiques, sous forme de billes par exemple.
Pour des combles accessibles mais non utilisés, les possibilités sont multiples. Le choix va donc se faire selon trois critères : le pouvoir isolant, le coût et l’aspect plus ou moins écologique du produit.
Pour des combles aménagés, l’isolant doit être le plus compact possible, tout en conservant son efficacité. Ici, les isolants sous forme de panneaux ou de rouleaux s’avèrent clairement les plus pertinents. Les caractéristiques d’isolation phonique vont aussi jouer dans le choix final.
Les isolants d’origine minérale
Laine de verre.- Disposant d’un excellent rapport qualité-prix, la laine de verre est un bon isolant thermique, notamment pour l’isolation de combles. S’agissant des combles perdus, cet isolant se présente soit sous la forme de rouleaux à dérouler sur le sol pour les accès faciles, soit, moins fréquemment, sous forme de flocons de laine de verre pour les lieux peu ou pas accessibles.
La résistance thermique minimale est de 7 m².K/W pour les combles perdus, soit une épaisseur de laine de verre d’environ 30 cm. Mais mieux vaut prévoir une épaisseur de 40 cm, tant les bénéfices seront élevés au regard du faible surcoût. Pour l’isolation des combles aménagés, la résistance thermique minimale est de 6 m².K/W, soit une épaisseur de laine de verre de 22 cm. Mais, là encore, mieux vaut augmenter l’épaisseur si la place le permet. Attention, les rouleaux devront impérativement être posés en deux couches croisées pour éviter les ponts thermiques au niveau des solives.
Afin d’augmenter le confort d’été, a fortiori en l’absence de plancher maçonné sous l’isolant, les flocons seront une bonne solution ; sous réserve toutefois de disposer d’une épaisseur d’au-moins 45 cm ; sachant que les performances seront en-deçà de celles obtenues avec la laine de roche, de bois, ou bien la ouate de cellulose.
Laine de roche.- La laine de roche présente de grandes similitudes avec sa cousine la laine de verre, avec une grande résistance au poids et au feu, ainsi qu’une meilleure isolation en été.
Attention ! Les isolants minéraux sont à proscrire en cas de présence de gaines de ventilation dans les combles étant précisé que des fibres pourraient y pénétrer.
À noter
Une résistance thermique de l’isolant est une référence exigée pour bénéficier de l’aide MaPrim’Rénov (cf. IRC n°665 de janvier-février 2021, MaPrimRénov’ mode d’emploi).
Les isolants d’origine végétale ou animale
Laine de bois.- Se présentant sous forme de panneaux et traitée contre les insectes xylophages, elle offre d’excellentes performances aussi bien en hiver qu’en été. Et s’avère un isolant parmi les plus écologiques. Pour les combles perdus, il est aussi possible de l’utiliser sous forme de vrac, à raison d’au moins 35 cm d’épaisseur pour atteindre la résistance thermique minimale de 7 m².K/W.
Pour l’isolation des combles aménagés, les panneaux de fibre de bois, moins sensibles au tassement, seront indispensables.
Chanvre.- Isolant naturel par excellence disposant de très bonnes performances en été comme en hiver, le chanvre, fibre textile tirée d’une plante, s’utilise de la même façon que la laine de verre ou de roche. Et il s’adapte très bien au bâti ancien, dans la mesure où il ne craint pas l’humidité. Pour du chanvre en vrac à destination des combles perdus, il convient de prendre en compte un tassement de l’ordre de 20 %, tout comme la laine de bois.
Ouate de cellulose.- Fait à partir de papiers et journaux recyclés, cet isolant nécessite pour sa fabrication 25 fois moins d’énergie en kWh qu’une quantité équivalente d’isolant en laine de verre. Il est plutôt vendu en vrac et donc destiné aux combles perdus, avec un très fort pouvoir isolant, notamment en été. C’est également un bon isolant phonique, très compétitif au niveau du coût pour un isolant biosourcé.
Signalons également le textile recyclé qui se trouve aussi bien sous forme de rouleaux que de panneaux. Cet isolant hybride combine des textiles recyclés à 15 % environ de fibres en polyester afin de lier le tout. Un compromis écologique en quelque sorte.
Laine de mouton.- Utilisé en vrac, sous forme de sac de 10 kg de laine de mouton aiguilletée, cet isolant écologique résiste au feu, aux rongeurs et aux insectes. Le tout avec des qualités d’isolation variables en fonction de la qualité du produit. Pour l’isolation des combles perdus, il faut compter au moins 30 cm d’épaisseur pour atteindre une résistance thermique minimale de 7 m².K/W.
Cet isolant peut se présenter aussi sous forme de rouleaux ou de panneaux, avec un mélange de fibres synthétiques. La laine de mouton thermoliée contient ainsi du polyester permettant ce façonnage.
Les isolants dérivés de la chimie
Très peu encombrants avec une excellente résistance à l’humidité et à la compression, ces isolants issus du pétrole sont généralement utilisés sous forme de plaques. Mais ils offrent de faibles performances phoniques, ce qui les désavantage pour les combles aménagés et présentent un très mauvais bilan carbone par rapport à des isolants minéraux et a fortiori naturels.
En outre, leur imperméabilité à la vapeur d’eau impose une ventilation optimale pour la rénovation dans l’ancien.
Polystyrène expansé.- Ce matériau comporte 98 % d’air intégré. Il s’avère être un isolant économique et compact, idéal pour isoler des surfaces régulières. Le polystyrène expansé peut également se présenter sous forme de billes à injecter dès lors qu’un vide d’air est présent. Toutefois, ce matériau étant très peu dense, le confort estival s’en trouve minoré.
Polyuréthane.- Plus cher, le polyuréthane est aussi très résistant, en particulier contre l’humidité et la vapeur d’eau, avec d’excellentes performances en matière d’isolation.