Les incendies constituent une cause majeure de décès et de graves dégâts dans l’habitat. D’où la légitime préoccupation des pouvoirs publics d’améliorer la prévention, la détection et, lorsqu’il est trop tard, l’extinction rapide du feu.
Focus sur les dispositifs à mettre en place alors que le décret relatif à installation des détecteurs de fumées a été signé le 10 janvier 2011.
Détecteur avertisseur autonome de fumées (DAFF)
Paul TURENNE
La grande majorité des décès pour cause d’incendie survenant la nuit, une détection très rapide du feu s’avère indispensable pour accroître les chances de survie. En effet, la fumée contient du monoxyde de carbone qui plonge les dormeurs dans un profond sommeil. Tout se joue donc dans les trois premières minutes ! Or, la France demeure particulièrement mal équipée en détecteurs avertisseurs autonomes de fumées (DAAF), déjà obligatoires dans les établissements recevant du public, mais pas encore chez les particuliers pour lesquels la date limite a été fixée à 2015 par la loi du 9 mars 2010 (cf.encadré). Seuls 2 % environ des particuliers en possèdent un, contre 8 % au Royaume Uni, 95 % aux Etats-Unis et au Canada et jusqu’à 98 % en Norvège. Un taux d’équipement qui a déjà permis, dans ces pays, de réduire de 50 % le nombre de décès causé par des incendies.
Attention aux normes !
Une multitude de produits est actuellement proposée sur le marché. Avec des qualités et des fiabilités variables... Il est donc primordial d’attacher une grande importance aux marques apposées sur les boitiers. A commencer par le marquage européen CE concernant tous les produits soumis à une ou plusieurs Directives Européennes et obligatoire depuis le 1er mai 2007 pour pouvoir circuler librement dans tout l’espace économique européen. La certification NF peut, par ailleurs, compléter cette certification. Apposée sur un détecteur qui alerte par un signal sonore d’un début d’incendie, elle en garantit la fiabilité et l’efficacité, et ce, depuis 1999.
La marque NF atteste notamment que le DAAF utilise un principe de détection optique et ne comporte donc pas de substances radioactives ; que son ergonomie est adaptée pour limiter les risques de mauvaise utilisation («oubli» de la pile, montage de la pile à l’envers...) et que son autonomie est précisée : 1 an, 5 ans ou 10 ans. Par ailleurs, le produit doit être livré avec une pile et une notice claire et explicite ; enfin, une assistance téléphonique au consommateur doit être mis en place par l’industriel qui le commercialise.
Des chiffres évocateurs
250 000 incendies d’habitations déclarés chaque année aux assurances en France, soit :
1 incendie toutes les deux minutes
800 décès, dont 70 % la nuit
10 000 blessés
2ème cause de mortalité par accident domestique chez les enfants de moins de 5 ans
1 incendie sur 4 est dû à une installation électrique défectueuse
600°C La température qu’atteint une pièce en feu au bout de 5 minutes.
Une couverture anti-feu permet de supprimer l’apport d’oxygène (comburant) dans les 2 premières minutes de l’incendie.