[N°628] - Choisir un assistant maître d’ouvrage (AMO)

par Julie HAINAUT
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Quand une copropriété s’engage dans un projet de rénovation énergétique, une expertise technique, juridique et même financière peut être nécessaire. Ainsi, elle a intérêt à choisir le meilleur accompagnant possible qui optimise au mieux la capacité financière de la copropriété en visant la meilleure performance énergétique possible.

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Entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans une copropriété n’est pas toujours chose aisée. Il convient de déterminer de façon précise l’objet des travaux qui conviennent aux attentes des copropriétaires, de réaliser les dossiers financiers, techniques et juridiques pour éviter les écueils, puis de suivre l’avancée des travaux et enfin de les réceptionner.
Le maître d’ouvrage, à savoir l’entité qui porte et finance le projet de travaux, est le syndicat des copropriétaires. Le syndicat peut recourir aux services d’un assistant pour mener au mieux la rénovation énergétique. Cet assistant doit connaître parfaitement les besoins de la copropriété et pouvoir assurer efficacement les relations entre la copropriété et les professionnels qui interviendront pour cette rénovation. Pour bien réaliser son projet, le maître d’ouvrage doit savoir s’entourer.


L’intérêt d’un AMO

L’AMO aide le maître d’ouvrage à définir et à mener le projet confié à un maître d’œuvre. Son rôle d’accompagnateur dans les phases préalables du projet est primordial. Le maître d’ouvrage doit comprendre ses besoins et cerner ses objectifs, “prioriser” les travaux, élaborer un plan de financement et vérifier la faisabilité des travaux. Il choisit les ingénieurs, les architectes et les entreprises. L’AMO est là pour l’aiguiller et le conseiller. Il connaît toutes les obligations administratives et légales et évite ainsi qu’elles soient négligées. Son rôle reste essentiel dans toutes les phases : il participe aux réunions de chantier ; il suit le calendrier des travaux et la bonne tenue du chantier ; il réceptionne les travaux réalisés ; il finalise les démarches administratives à la fin du chantier.


Les missions de l’AMO

Un contrat écrit doit être élaboré entre le maître d’ouvrage et l’AMO, afin de préciser les missions des parties. Il définit les attributions de l’assistant du maître d’ouvrage, les conditions administratives et techniques de son intervention, les modalités du choix du maître d’œuvre, les termes du choix de(s) l’entrepreneur(s), la rémunération de la mission et enfin les modalités de la réception des ouvrages.


Comment le choisir ?

L’AMO est avant tout un conseil pour le maître d’ouvrage. Il ne doit pas se substituer à lui. Il doit lui fournir des préconisations tout en respectant la volonté du maître d’ouvrage. Par analogie, la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée (loi MOP) précise clairement que le maître d’ouvrage, défini comme la personne pour laquelle l’ouvrage est construit, est «responsable de l’ouvrage». L’AMO va donc se mettre au service du maître d’ouvrage dans le souci de l’aider à remplir ses obligations légales et réglementaires. Il est le chef d’orchestre du projet immobilier mais la décision finale (les signatures et les règlements) revient au maître d’ouvrage. Il faut donc veiller à sélectionner un AMO à l’écoute de son client, intègre et transparent ; le maître d’ouvrage doit pouvoir accéder à tous les documents de l’opération pendant le temps des travaux. L’AMO doit respecter des règles de déontologie. Ainsi, il répond aux attentes du maître d’ouvrage sans chercher à imposer ses vues ni à dépasser les limites de sa mission. Cependant, il a un devoir de conseil qui va bien au-delà de la simple exécution d’une commande. À ce titre, il doit alerter le maître d’ouvrage sur les risques nuisant à la qualité d’un projet.
Enfin, il doit vulgariser les termes techniques. «L’AMO doit prouver avoir acquis de l’expérience dans le domaine des travaux et faire preuve de pédagogie. Il doit avoir un langage accessible aux copropriétaires. Souvent, les architectes et bureau d’études ont un langage assez imperméable. Il faut faire un effort de pédagogie» explique Marie-Odile Thomas, conseillère info-énergie à l’Agence parisienne du climat (APC).


Réservé aux gros chantiers

De plus en plus, les copropriétés réalisent un audit global puis choisissent un maître d’œuvre sans passer par l’AMO. «Au sein de l’Agence Parisienne du Climat, nous constatons qu’à peine 10 copropriétés parisiennes sur 400 ont fait appel à une assistance à maîtrise d’ouvrage. La principale raison réside dans le fait que l’audit global, dans lequel il y a une partie architecturale très solide et une partie ingénierie financière, est bien réalisé. Les copropriétaires sont moins hésitants à choisir un scénario et vont plus facilement dans la phase d’après : la maîtrise d’œuvre. Certaines copropriétés font appel à un AMO pour contrôler une maîtrise d’œuvre pour de gros chantiers, ou vérifier les éléments financiers, mais cela reste très rare», indique Marie-Odile Thomas.


Quid des tarifs ?

Il n’y a pas de règle. Les prix varient du simple au double. «Cela dépend de la taille de la copropriété, du niveau d’aide demandé, du nombre de réunions organisées, du nombre de comptes rendus à fournir… Le métier d’AMO n’est pas réglementé, contrairement au métier de maître d’œuvre». Il est préconisé de se faire conseiller en appelant, par exemple, le Point rénovation info service (PRIS) de sa région et de préciser tous les critères recherchés, pour qu’un conseiller puisse indiquer une fourchette de prix. 


Pour aller plus loin

- “52 missions d’AMO pour vos projets” par la fédération CINOV, 2014. www.cinov.fr
- Livre Blanc sur la rénovation énergétique en copropriété, les acteurs et actions dans un projet de rénovation, par l’Agence Parisienne du Climat, 2014. http://www.apc-paris.com/sites/www.apc-paris.com/files/file_fields/2015/08/12/livret2-livre-blanc-acteurs-actions.pdf
- Coach Copro, plateforme conçue et coordonnée par l’APC, qui conseille les copropriétés pour l’amélioration énergétique de leurs bâtiments. www.coachcopro.com
- Point rénovation info service, qui permet d’être mis en relation avec un conseiller gratuitement. www.renovation-info-service.gouv.fr
- Inf. Rap. Copr., n° 621, “Souscrire une assurance dommages-ouvrages”.